Médecin traitant : le mode d'emploi

Le système du médecin traitant se situe au coeur de la réforme de l'assurance maladie. Tous les assurés sociaux de plus de 16 ans vont devoir choisir un médecin traitant, « pivot » d'un parcours de soins désormais coordonné. Les conditions de cette révolution se précisent, en voici le mode d'emploi.
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Entre le 3 janvier et le 15 mars 2005, les 38 millions d'assurés sociaux de plus de 16 ans seront invités à déclarer leur choix d'un médecin traitant.Pour cela, ils recevront un formulaire de déclaration. L'envoi des imprimés se fera selon un calendrier en trois grandes étapes : du 3 au 15 janvier pour les assurés nés de janvier à avril, du 1er au 15 février pour ceux nés de mai à août et du 1er au 15 mars pour tous les autres.Il sera accompagné d'un mode d'emploi sur le médecin traitant, d'une lettre explicative et du numéro d'une plate-forme téléphonique (à partir du 3 janvier 2005 : 0820 77 33 33 à 0,118 euro la minute), où 2 millions d'appels sont prévus.

Concrètement, les assurés pourront signer le formulaire avec l'accord du praticien choisi, un généraliste dans l'immense majorité des cas, à l'occasion d'une consultation au cours des six premiers mois de l'année. Selon la sécurité sociale, 70% des assurés consulteront un généraliste au cours du premier semestre. Et on estime que seule une petite minorité (environ 15%) restera réfractaire à ce dispositif du médecin traitant coordinateur.La déclaration est gratuite et le formulaire devra être renvoyé à la caisse locale de l'assuré. Afin de permettre un choix sans précipitation et de ne pas encombrer les salles d'attente des cabinets médicaux, la diminution du remboursement appliquée aux patients qui refusent de choisir un médecin traitant, ou qui consultent un autre médecin sans prescription du médecin traitant, ne sera appliquée qu'à partir du 1er juillet 2005.

En effet, le principe directeur est le suivant : on est mieux soigné lorsque le médecin nous connaît et que l'on ne consulte pas une multitude de médecins différents.Le médecin traitant est donc celui qui tiendra à jour le dossier médical personnel, et qui, en cas de nécessité, orientera vers un spécialiste en rédigeant une prescription.Le patient qui déclarera un médecin traitant restera pris en charge par la sécurité sociale aux conditions actuelles : 70%, plus la part des mutuelles. Dans le cas contraire ou si le patient se rend directement chez un spécialiste, il gardera à sa charge environ 50% des frais. Il sera donc moins bien remboursé et paiera un dépassement d'honoraires de 7 euros. Ces dépassements ne devraient pas être pris en charge par les mutuelles.

Est-on obligé de choisir un généraliste ?

Non, mais ça semble logique qu'il le soit. Par exemple, si l'on choisit son dermatologue ou son acupuncteur, il n'est pas sûr qu'il soit compétent pour dépister et traiter des maladies éloignées de sa spécialité. Inversement, en cas de maladie grave ou chronique, on peut choisir le spécialiste que l'on consulte régulièrement. C'est le cas des patients atteints d'une affection de longue durée (une trentaine sont recensées dont la maladie d'Alzheimer ou le diabète).

Faut-il systématiquement passer par son médecin traitant avant d'aller consulter un spécialiste ?

Oui, excepté pour certaines spécialités qui continueront à être en accès direct et bien remboursées par la sécurité sociale : les ophtalmologues, les gynécologues, les dentistes et les pédiatres.

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Source : Le Quotidien du Médecin, n°7650, 10 décembre 2004.