Maman est jalouse de la nounou !

Dans « La Nourrice » de Marco Bellocchio, Valéria Bruni Tedeschi ne voit pas d'un très bon oeil la nourrice à qui elle a confié son enfant et ne supporte pas l'affection qui les lie. Personnage de fiction ou reflet d'une réalité ? Clarisse Fondacci, psychothérapeute et spécialiste des relations mère-enfant, reste confiante : la jalousie est naturelle et plutôt positive.

Une jalousie toute en nuance

« Les mères ne sont pas si souvent jalouses, souligne d'emblée Clarisse Fondacci. Il y a deux types de jalousie, celle qui est forte, exacerbée, mais qui est rare.

Dans ce cas, la solution s'impose d'elle-même : la mère change de nourrice ou s'arrange pour s'occuper seule de son enfant. Mais dans la plupart des cas, il s'agit plutôt de « mouvements de jalousie» temporaires et souvent compréhensifs : quand on voit par exemple son enfant qui nous a fait la tête tendre les bras à sa nounou et que l'on a l'impression qu'il donne à quelqu'un d'autre ce dont on a besoin ».

L'enfant sait parfaitement… qui est sa maman !

Pas de panique donc, si bébé accourt dans les bras de sa nounou : « Les enfants ne se trompent pas, poursuit Clarisse Fondacci. Ils peuvent avoir de la tendresse pour leur nounou, mais la relation avec la mère ne se déplace pas».

Les petites scènes d'attachement à la nourrice pourraient même être une preuve d'amour supplémentaire pour la maman. « La manière dont l'enfant ne supporte pas de se séparer de sa mère est « parallèle » à sa façon de la retrouver, explique la spécialiste. En gros, si l'enfant joue les indifférents quand sa mère vient le chercher, c'est qu'il lui fait « payer son abandon du matin qu'il tolère mal».

Comment surmonter ces mouvements de jalousie ?

Les petits moments de jalousie sont naturels, il ne s'agit donc pas de culpabiliser. Mais en parler peut vous aider à surmonter quelques passages difficiles.

« Il faut prendre du recul, en parler avec des amis », conseille la psychothérapeute. Au besoin, la mère peut faire part de sa tristesse à son enfant, mais sans dramatiser, sur le ton du jeu : « Je suis triste, tu lui fais plus de câlins qu'à moi ! ». De toute façon, « je trouve les mères très sages en général, elles prennent le temps de réfléchir».

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