Maladie d'Alzheimer et démence : comment communiquer avec le malade ?

Face à la maladie d’Alzheimer et aux autres pathologies qui laissent les personnes très âgées désorientées et incapables de parler, comment continuer à communiquer ? La méthode de la Validation© Naomi Feil propose des pistes.
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Maladie d'Alzheimer : quand le langage disparaît, tout est message…

Désorientées, isolées du temps présent, parfois privées de mots, les personnes qui souffrent de la maladie d’Alzheimer sont parfois pour leur entourage de véritables énigmes. Les gestes répétés ou au contraire désordonnés, l’agressivité, la fuite, sont des troubles du comportement qui rendent la vie en commun difficile et auxquels il est difficile de répondre par des médicaments.

Face à cette réalité, la Validation© Naomi Feil, méthode mise au point par une Canadienne, affirme que tous ces comportements incompréhensibles ont en fait un sens, mais que les personnes ne parviennent pas à le communiquer. Déchiffrer le message, c’est comprendre l’émotion qui envahit les personnes. Une fois qu’elle sera partagée, les personnes s’apaiseront… et les troubles du comportement diminueront.

Les principes de la Validation© Naomi Feil

Pour parvenir à ce résultat, la validation s’appuie sur trois grands principes.

D’abord, il faut être à l’écoute et avoir de l’empathie. Etre ouvert au discours, même s’il ne semble pas avoir de sens, ne signifie pas partager les émotions de la personne âgée. Il faut simplement les reconnaître et les valider : si un senior pleure la perte de sa mère, sa peine doit être respectée, même si le « vrai » décès remonte à trente ou quarante ans… et si les pleurs réveillent les voisins de chambre.

Le deuxième pilier consiste à connaître l’histoire de la personne âgée, pour pouvoir interpréter son discours. Les gestes répétitifs peuvent renvoyer à une occupation professionnelle passée, les grandes angoisses à des deuils ou des conflits, les comportements agressifs s’exercer envers des soignants qui évoquent des personnages-clé du passé… Comprendre tout cela demande de la part du ou de la soignant(e) des échanges avec les proches, ou avec la personne elle-même au début de la maladie d’Alzheimer. Pas évident dans tous les cas. D’où l’intérêt pour la personne âgée, quand la dépendance commence à s’installer, de tenir un « carnet relais » où elle choisira de partager certains éléments de sa vie : souvenirs importants, habitudes, choses qui la mettent en colère ou au contraire l’apaisent… Toutes ces informations seront utiles par la suite, si la capacité de les communiquer disparaît.

Enfin, la validation repose aussi sur la confiance en la personne âgée. Même atteinte de la maladie d'Alzheimer, elle a les ressources pour diminuer son anxiété et si on lui laisse la possibilité de s’exprimer, elle parviendra à s’apaiser d’elle-même.

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Source : Jean-Luc Lambeau, Infirmier en chef au service de psycho-gériatrie au Grand Hôpital de Charleroi (site Sainte-Thérèse).