La ministre de la Santé Agnès Buzyn favorable au maintien du remboursement de l'homéopathie : "ça ne fait pas de mal"

Invitée sur le plateau de BFM TV jeudi 12 avril 2018, la ministre de la Santé Agnès Buzyn s'est dite favorable au maintien du remboursement de l'homéopathie qui "ne fait pas de mal", même si pour elle cette médecine a "probablement un effet placebo".
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En pleine tourmente médiatique, l'homéopathie devrait rester remboursée, selon les informations de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, invitée jeudi 12 avril 2018 sur le plateau de BFM TV-RMC. Interrogée précisément sur le remboursement de cette médecine très utilisée en France, elle a répondu : "Nous verrons" avant d'ajouter : "Parce que les choses évoluent". 

"Il y a en permanence une évaluation des médecines qu'on appelle complémentaires. Il y a un groupe de travail à la direction générale de la santé qui vérifie que toutes ces pratiques ne sont pas nocives. Si ça continue à être bénéfique sans être nocif, ça continuera à être remboursé."

L'homéopathie est très utilisée en France, notamment parce que cette médecine peut être conseillée dès le plus jeune âge sans être associée à des effets secondaires. Reconnaissant que "l es Français y sont attachés", la ministre de la Santé estime pour sa part qu'il s'agit "probablement (d')un effet placebo". Mais in fine "si ça peut éviter d'utiliser des médicaments toxiques, je pense que nous y gagnons collectivement, ça ne fait pas de mal" a-t-elle indiqué.

Une médecine largement utilisée même dans des pathologies très lourdes

Le 19 mars 2018, plusieurs médecins s'étaient levés contre l'homéopathie dans une tribune publiée sur Le Figaro, en désignant cette médecine comme "ésotériques" voire "dangereuses". Ce à quoi ont répondu d'autres médecins qui soutiennent l'homéopathie et ont décidé de porter plainte devant le Conseil de l'Ordre des médecins contre les signataires de ladite tribune.

L'homéopathie est largement utilisée en France, que ce soit pour la prise en charge de symptômes hivernaux passagers, pendant une grossesse ou de plus lourdes pathologies. "60% des patients traités en oncologie recourent à des techniques complémentaires comme l’acupuncture et l’homéopathie. Il existe une consultation d’homéopathie dédiée au traitement des effets secondaires liés aux chimiothérapies. Elle soulage alors le patient. De même, l’homéopathie soulage des douleurs articulaires provoquées par l’hormonothérapie. Le fait de voir sa douleur diminuer grâce à l’homéopathie permet au patient une meilleure observance de son traitement anti-cancéreux conventionnel" nous expliquait le Dr Emmanuel Berland, oncologue radiothérapeute en octobre 2017. 

L’homéopathie représenterait entre 2 et 3 % du marché mondial du médicament et serait prescrite par près de 5 000 médecins en France.

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Source : - BFM TV-RMC, 12 avril 2018.