J’ai un cancer : trop tard pour arrêter de fumer ?

À l’occasion de la Journée mondiale sans tabac de ce 31 mai 2016, l’Institut National du Cancer (INCa) met à disposition des professionnels de santé un outil pour les aider à accompagner leurs patients vers l’arrêt du tabac. Ce guide liste notamment 6 idées fausses qui chez les personnes atteintes d’un cancer peuvent représenter à tort un frein au sevrage tabagique.

Les 6 freins à l’arrêt du tabac chez la personne atteinte d’un cancer

« C’est trop tard, les effets du tabac ont déjà induit un cancer »

Arrêter de fumer fait partie intégrante du traitement du cancer : meilleur pronostic, moins de risques pré et postopératoires, d’effets indésirables de la radiothérapie, etc. Le sevrage améliore l’efficacité des traitements et la qualité de vie.

« Pas question de me priver de ce plaisir, pas maintenant »

Le tabac permet de rompre avec un état de manque, faussement qualifié de « plaisir ». Pour preuve, les études ont montré que les non-fumeurs et ex-fumeurs sont plus heureux que les fumeurs. Au final, l’arrêt du tabac améliore la santé physique, mais également émotionnelle.

« Maintenant, ce n’est pas le bon moment de parler de mon tabagisme »

Plus l’arrêt sera effectif tôt, plus les risques inhérents au tabagisme cesseront et meilleurs seront la qualité de vie et le vécu des traitements du cancer (cf le 1er frein).

« Je suis déjà stressé avec mon cancer. J’ai besoin de fumer pour calmer mes nerfs »

Certes, le niveau d’anxiété augmente au cours des deux semaines suivant le sevrage tabagique, mais diminue ensuite après un mois de sevrage à un niveau plus faible qu’avant l’arrêt du tabac. De plus, l’aide au sevrage vise justement à diminuer les symptômes de manque, dont l’anxiété.

À noter également que la dépression, plus souvent observée chez les fumeurs que chez les non-fumeurs, diminue les chances de succès du sevrage. On retiendra que dépression et anxiété sont des troubles considérés dès le début du sevrage.

« Après la cigarette, on va aussi me demander d’arrêter l’alcool, voire en même temps »

L’alcool représente aussi un puissant facteur de risque de cancer. Et chez les personnes déjà atteintes d’un cancer, une forte consommation d’alcool est connue pour diminuer les chances de succès du sevrage tabagique. C’est pourquoi on recommande l’arrêt simultané ou successif rapproché du tabac et de l’alcool.

« J’ai plus de 65 ans, c’est trop tard et d’autant plus difficile »

Les bénéfices de l’arrêt du tabac sont importants à tout âge, même après 75 ans. Les personnes de plus de 60 ans n’ont pas plus de difficulté à arrêter la consommation de tabac que les sujets plus jeunes.

Quel que soit l’âge et même (surtout) après un diagnostic de cancer, arrêter de fumer est toujours bénéfique

Tout fumeur atteint d’un cancer doit bénéficier le plus tôt possible d’une aide pour permettre un arrêt du tabac. Il existe aujourd’hui des thérapeutiques reconnues comme efficaces, dont peuvent bénéficier les personnes atteintes d’un cancer, quel que soit leur âge.

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Source : Institut national du cancer, Outil pour la pratique, « Arrêt du tabac dans la prise en charge du patient atteint de cancer », mars 2016.