L’infection à gonocoques, de plus en plus difficile à traiter

Cette infection sexuellement transmissible susceptible d’entraîner une stérilité, pose problème car les germes en cause, les gonocoques, sont de plus en plus résistants aux antibiotiques. Le risque de se retrouver sans traitement est tel que l’OMS lance un cri d’alarme.
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Des gonocoques de plus en plus résistants

Après être devenus résistants aux sulfamides, les gonocoques le sont également devenus aux pénicillines, aux tétracyclines, aux macrolides et aux fluoroquinolones, qui représentent les grandes familles d’antibiotiques dont nous disposons.

Une classe d’antibiotiques - les céphalosporines – est bien encore efficace, mais à des doses de plus en plus importantes pour arriver à guérir l’infection.

Ainsi, selon le Centre de référence des gonocoques de l'Institut Fournier à Paris, jusqu’à 15 % des souches commenceraient à devenir moins sensibles à cette classe d’antibiotiques.

Parmi les experts, les moins optimistes vont jusqu’à affirmer que d'ici deux ans, l'infection à gonocoques résistera à tous les traitements antibiotiques actuellement disponibles !

Une situation d’autant plus préoccupante qu’il n’existe pas de nouvel antibiotique en phase de développement qui pourrait y pallier … Sont notamment concernés par cette multiplication des cas de résistances, divers pays comme l'Australie, la France, le Japon, la Norvège, la Suède et le Royaume-Uni.

Les gonocoques en pratique

Environ deux à sept jours après le rapport contaminant par des gonocoques, des brûlures et un écoulement purulent par la verge (garçons) ou par le vagin (filles) apparaissent.

  • Chez la femme, les symptômes peuvent être très discrets, d’où le risque de passer à côté. Ils sont parfois accompagnés de fièvre et de douleurs du bas-ventre. En l’absence de traitement précoce, la bactérie peut infecter une trompe chez la femme et provoquer une salpingite, avec le risque de stérilité que cela comporte.
  • Chez l’homme, c’est la prostate, plus rarement un testicule qui peut être gagné par l’infection.
  • Pour les deux, cette infection augmente les risques de contracter et/ou de transmettre le virus du sida.
  • Enfin, la gonorrhée est également responsable de grossesses extra-utérines, d'avortements spontanés, d'accouchements prématurés ou de bébés morts nés ou aveugles, etc.

Seule nouvelle rassurante : les préservatifs protègent efficacement de l’infection à gonocoques … mais encore faut-il y recourir de façon systématique !

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Source : OMS : www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=28313&Cr=OMS&Cr1