Images violentes : un débat toujours d'actualité

Hélas, ce sont toujours les faits divers qui relancent le débat : quel est l'impact des images violentes sur le jeune public ? Va-t-on trop loin ? Peuvent-elles influencer certains criminels à passer à l'acte ?

La télévision, les jeux vidéo, les sites Internet nous bombardent à longueur de journée d'images de plus en plus violentes. Omniprésentes, on en trouve partout et les plus jeunes n'y échappent pas. Au contraire, ils en redemandent, au point de confondre monde virtuel et réalité.

Une enquête américaine, réalisée par l'Université Columbia durant une période de 17 ans, rapporte des chiffres « incroyables » : 45,2% des adolescents qui regardent la télé plus de trois heures par jour, commettront une agression à l'entrée de l'âge adulte, contre 8,9% pour ceux qui la regardent quotidiennement moins d'une heure. En France, les spécialistes sont plus nuancés. Nombre d'entre eux pensent que l'image ne serait en fait qu'un déclencheur, augmentant des fragilités individuelles déjà existantes.

Quoi qu'il en soit, les nouveaux films, comme les jeux vidéo, vont de plus en plus loin. Aujourd'hui, on joue la carte de la proximité, du réalisme et de la facilité d'identification à ces héros dévastateurs. Les ados en raffolent et finissent par ne plus savoir dans quel monde ils vivent.Peut-on continuer dans cette voie de l'escalade de la violence ? Doit-on persister à abreuver nos jeunes de telles images et attendre passivement que cette violence dite « artificielle » glisse définitivement dans les rues et dans nos foyers ?

Que fait-on ?

Pour les jeux vidéo, les éditeurs ont mis en place en 1996 une signalétique (similaire à celle de la télévision) censée avertir le public. Mais à côté, nombre de jeux sont passés de violents à « hyper-violents ». Dans ce domaine, les jeux de terroristes sont très à la mode, particulièrement lorsqu'ils sont équipés de fusil-mitrailleurs, de lance-roquettes ou encore de ceinture d'explosifs. L'objectif est bien sûr très sain : faire un carnage parmi la population civile. Concernant les films, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA), en collaboration avec certaines chaînes de télévision, réfléchit à un nouveau dispositif signalant plus clairement les programmes les plus durs aux adolescents et à leurs parents. Si cette nouvelle signalétique aboutit, restera alors le problème de la location des films, encore très insuffisamment encadrée. Soulignons qu'actuellement, seuls les films pornos sont présentés dans des rayons à l'écart. Or, selon certains spécialistes de l'éducation sexuelle, à l'âge de 10 ou 11 ans, un enfant sur deux a déjà visionné un film X ! Une initiation de plus en plus précoce et bien différente de la vie (les filles qui disent non, ça existe !). Il est donc urgent de renforcer la législation et d'interdire aux mineurs certains films.Restera encore les films piratés sur les chaînes ou sur Internet…

L'éducation joue un rôle primordial

En premier lieu, les parents doivent prendre certaines précautions simples afin de limiter ou d'interdire certains programmes télévisés, sites Internet ou jeux vidéo.Ensuite, l'école, le collège et le lycée ont à leurs initiatives d'éduquer les élèves à mieux décrypter les images qu'ils reçoivent, à prendre du recul et à faire la part entre vie et virtuel. Le face-à-face élèves/professeurs peut également servir à échanger, analyser et canaliser certaines impressions ressenties après un jeu ou un film.

Malgré beaucoup d'idées et de bonnes initiatives, il reste énormément à faire pour protéger notre jeune public de tant de violence.Peut-on encore nier un lien entre images violentes et passage à l'acte ?

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