Gastro-entérite, attention à la déshydratation chez les bébés
Sommaire

Gastro-entérite : que se passe-t-il lors de l'examen ?

Devant un enfant qui a une diarrhée aiguë depuis quelques jours, associée à des vomissements et une fièvre, le médecin s'oriente d'emblée vers une gastro-entérite virale, surtout en période d'épidémie. Il va rechercher un éventuel foyer infectieux (rhume, rhino-pharyngite). La présence de fièvre évoque une origine infectieuse alors que son absence est plus en faveur d'une erreur diététique. La palpation de l'abdomen recherche une douleur et l'auscultation lui permet d'entendre des bruits hydro-aériques ("gargouillis") caractéristiques. L'enfant doit être pesé car le poids est le reflet instantané d'une éventuelle déshydratation. Si la perte de poids observée est supérieure à 5 %, on considère qu'il existe une déshydratation qu'il faut immédiatement compenser, si besoin à l'hôpital. Les examens complémentaires (numération formule sanguine, analyse des selles pour rechercher une origine bactérienne ou des amibes, radiographiegraphieou échographie de l'abdomen) sont généralement inutiles, sauf cas particuliers (présence de sang dans les selles, terrain fragilisé, récent séjour en pays chauds, suspicion d'appendicite...).

Gastro-entérite : quel est le traitement ?

La priorité est de boire beaucoup pour empêcher ou corriger la déshydratation. Chez le bébé, on peut si besoin utiliser des solutions de réhydratation orale que l'on dissout dans 200 ml d'eau. Ces produits n'ont pas d'effet sur la diarrhée, mais ils permettent d'en limiter les conséquences. Il faut surveiller le poids de l'enfant : si au bout de six heures de réhydratation, la perte de poids se poursuit, l'hospitalisation devient alors nécessaire. En ce qui concerne le régime, si l'alimentation est possible, il faut privilégier les féculents (riz, pâtes, pommes de terre). Par contre, les crudités, laitages, fruits, plats épicés... sont à éviter formellement. Si les signes s'améliorent, la reprise de l'alimentation se fera progressivement après 48 heures, la réintroduction du pain et des produits lactés devant se faire en dernier. Chez le bébé nourri au sein, il est le plus souvent conseillé de poursuivre l'allaitement. Chez l'enfant au biberon, le lait doit être remplacé par du lait sans lactose. Le lait normal ne sera réintroduit que progressivement après que la diarrhée ait disparue. Le traitement spécifique est fonction des symptômes. En cas d'infection microbienne, le médecin prescrira un antibiotique intestinal (mais ce n'est pas obligatoire !). Les ralentisseurs du transit permettent de stopper rapidement les selles liquides (attention au lopéramide qui est contre-indiqué chez l'enfant de moins de 2 ans). Pour soulager la gêne abdominale, des comprimés à base de siméthicone facilitent l'élimination des gaz. En cas de douleurs, un antispasmodique peut être prescrit. En présence de vomissements, des anti-émétiques (médicaments contre les vomissements) peuvent être utilisés. De façon générale, les médicaments antidiarrhéiques ne sont pas recommandés chez les jeunes enfants. Seules les mesures de réhydratation sont essentielles. Dans tous les cas, un avis médical est indispensable. Une petite mise au point sur l'usage du Coca-Cola en cas de diarrhée aiguë : son usage pour lutter contre la déshydratation est de plus en plus controversé par les spécialistes ! Il s'avère en effet que sa composition est trop riche en sucre, trop pauvre en sel et trop concentrée. Si on tient malgré tout à l'utiliser, 500 ml de coca, 500 ml d'eau, 1/4 à 1/2 cuillère à café de sel de cuisine et 1 cuillère à café de jus de citron donne une solution acceptable.... Dans le cas d'une gastro-entérite classique, virale ou alimentaire, tout rentre généralement dans l'ordre en 3 jours environ.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Source : Pathologies hivernales épidémiques du nourrisson. E. Grimprel, B. Quinet, N .Parez. Masson 2000. Le Généraliste N° 2210 du 14/06/2002. Impact Pharmacien N° 70 du 07/11/2001.