Les Français veulent une meilleure prise en charge de la dépendance

Réalisé par TNS Sofres pour la Fédération hospitalière de France (FHF), le baromètre "Les Francais et le grand âge" dresse un état des lieux des perceptions et du rapport des Francais au grand âge et à la dépendance.

Une insatisfaction croissante...

Cette cinquième vague du baromètre, mis en place en 2003, montre une insatisfaction grandissante à l'égard de la prise en charge des personnes âgées par les pouvoirs publics. Près des trois quarts des personnes interrogées jugent en effet cette prise en charge insatisfaisante et la proportion des plus mécontents est en augmentation régulière (+16 points en cinq ans). Les Français sont également une grande majorité à dénoncer le déficit de prise de parole sur le grand âge : quatre sondés sur cinq regrettent qu'on ne communique pas suffisamment sur le sujet (+15 points en quatre ans).

Cette inquiétude croissante des Français sur leurs vieux jours découle plus ou moins directement de leur expérience personnelle de la dépendance. Autrement dit, une grande majorité redoute ne pas être en mesure de "faire face" à la perte d'autonomie physique ou psychique. Ainsi, 55% des répondants s'estiment incapables de prendre en charge une personne âgée dépendante de son entourage immédiat. L'expression de ce sentiment d'impuissance partagé est aussi liée à l'incapacité d'assumer les frais de prise en charge : à titre d'exemple, 76% des sondés s'estiment dans l'incapacité de s'acquitter du coût moyen d'un hébergement en maison de retraite (2.220 euros mensuels en moyenne). Et les inégalités socio-économiques creusent évidemment les écarts.

Devant ce problème, une question émerge, celle d'un système de financement des dépenses assuré par la solidarité nationale, mais qui prendrait néanmoins en compte les capacités contributives des bénéficiaires. Ainsi, 45% des sondés cautionnent l'idée d'une prise en charge en fonction des ressources de la personne âgée dépendante, quand 20% restent attachés au principe de la solidarité nationale pour tous. Une personne sur quatre enfin, préfère s'en remettre à l'effort de financement individuel.

L'étude apporte également des enseignements intéressants sur les maisons de retraite et le maintien à domicile. Le placement en maison de retraite est le plus souvent vécu comme le symbole d'un échec dans la prise en charge du grand âge : 8 répondants sur 10 se sentent coupables d'y mettre leurs aînés, et ces derniers sont très réticents à cette idée (90% des 75 ans et plus). Cette réticence peut s'expliquer par l'image assez dégradée de ces structures d'accueil, qui tend à se généraliser (60% en 2009), toutes catégories socio-économiques confondues. Cette mauvaise opinion est également en augmentation parmi les personnes qui côtoient une personne âgée dépendante dans leur entourage. Les raisons de cette méfiance sont diverses : coût élevé pour 97% des sondés, crainte de maltraitance pour 40% d'entre eux (+ 8 points en deux ans).

Pour remédier aux situations de maltraitance - qu'elles soient réelles ou redoutées -, les sondés soumettent plusieurs solutions (par ordre d'importance) : des moyens matériels et humains renforcés, du personnel qualifié et des formations professionnelles adaptées, un encadrement renforcé des employés et la présence d'un personnel médical permanent. Enfin, ils préconisent également le contrôle et l'évaluation de la qualité de la prise en charge. Autant de solutions qui sont d'ores et déjà mises en œuvre par les pouvoirs publics et qui se retrouvent également dans les indicateurs de qualité pour les établissements d'accueil des personnes âgées, proposés par la FHF en avril dernier.

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