Forte progression des allergies alimentaires
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Le diagnostic d'allergie alimentaire peut être difficile à faire

Le médecin allergologue va se livrer à une véritable enquête policière qui comporte plusieurs étapes :

  • L'interrogatoire recherche un terrain atopique (ou allergique) : en effet, plus de 80% des allergies alimentaires se produisent chez des sujets atopiques (qui souffrent d'asthme, d'eczéma, de rhinite, ou qui ont des parents allergiques). Une allergie alimentaire est également suspectée lorsque les troubles sont rythmés par les repas.

    Les modalités des repas sont également analysées : où sont-ils pris ? (à la maison, à la cantine, au restaurant,...) ? Comment sont-ils cuisinés ? Quels sont les aliments préférés et ceux qui provoquent un dégoût ? Quand les manifestations ne sont pas anaphylactiques, une enquête alimentaire minutieuse sera réalisée, pendant une à deux semaines, et consiste à noter sur un cahier tous les aliments consommés, en précisant leur mode de préparation, leur accompagnement, les heures où ils sont pris et l'apparition éventuelle des signes cliniques.

  • L'analyse de ces données va permettre au médecin de décider des éventuels examens complémentaires à effectuer pour révéler le (les) allergène(s) responsable(s). Il s'agit tout d'abord de tests cutanés, réalisés selon la technique du « prick-test » qui consiste à déposer une goutte de l'allergène suspect sur la peau et à piquer en son centre avec une pointe. Si une induration (durcissement et épaississement) d'au moins 3 millimètres apparaît, le test est considéré comme positif. Lorsque les tests cutanés ne sont pas possibles (en raison d'un eczéma important par exemple), il peut être demandé un dosage sanguin des IgE spécifiques d'un allergène.

    Mais en cas de doute, l'allergologue procédera à des tests de provocation, en réintroduisant l'aliment suspecté dans l'organisme, sous surveillance médicale. Le test de provocation labiale a pour but de mettre en contact l'aliment suspect avec la lèvre inférieure, pour voir si des signes cutanés locaux se produisent. Le test de provocation par voie orale est le test de référence et vise à reproduire les symptômes cliniques consécutifs à l'ingestion de doses croissantes de l'aliment supposé responsable. Ce test doit être pratiqué par un allergologuesous stricte surveillance, en milieu hospitalier le plus souvent, et avec les moyens de traitements du choc anaphylactique à disposition.

L'éviction de l'allergène

L'éviction totale de l'allergène responsable permet de supprimer (ou de minimiser) le risque de survenue des symptômes cliniques.

En cas d’allergie alimentaire persistante chez l’enfant, on peut également recourir à l’immunothérapie, intervention thérapeutique qui améliore la qualité de vie (désensibilisation par administration progressive de certaines formes de l’allergène alimentaire).

A l'école, les enfants présentant une allergie alimentaire sévère peuvent bénéficier d'un « projet d'accueil individualisé ». Celui-ci, signé par le chef d'établissement, le médecin traitant, l'allergologueet la famille, précise les mesures à prendre, notamment à la cantine. Les manifestations cliniques de l'allergie sont traitées en fonction de leur gravité. Lorsqu'il s'agit de réactions entraînant un malaise, voire un choc, le médecin administre de l'adrénaline par voie sous-cutanée. En cas d'urticaire aiguë, on a recours aux antihistaminiques, parfois complétés par les corticoïdes. Dans les formes mineures, le médecin prescrira un antihistaminique. Un sujet qui a présenté un accident allergique grave doit porter une carte ou un bracelet signalant son allergie et doit également posséder une trousse d'urgence contenant de l'adrénaline injectable.

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Source : A population study of food allergy in France : a survey concerning 33 110 individuals. J. Allergy Clin. Immunol., 1998, 101 : S87. Fabienne Rancé, Etienne Bidat. Allergie alimentaire chez l'enfant. Genève : Médecine & Hygiène, Médecine & Enfance ; 2000. ISBN : 2-88049-149-5. Distribué en France par : EDITIONS VIGOT. 23, rue de l'école de médecine. 75006 PARIS. Guide du praticien en immuno-allergologie. L'allergologie. D.A. Moneret-Vautrin, Masson.