Fin de vie : deux députés remettent une proposition de loi à François Hollande

Le 12 décembre 2014, les députés Alain Claeys et Jean Leonetti remettaient au Président de la République un document qui servira de base pour le débat sur la fin de vie organisé en janvier 2015 au Parlement. 

Le droit de mourir dans la dignité

Ce sont des réactions très contrastées entre partisans et adversaires de l’euthanasie qu’a suscité la proposition de loi sur la fin de vie des deux parlementaires missionnés. Une mission qui « répond aux objectifs », selon le Chef de l’État, et dont les mesures sont « équilibrées et réalistes », « centrées sur le malade », « visent à apaiser la souffrance des malades en fin de vie, à respecter leur volonté dans l’accompagnement vers la mort et donc consacrent le droit de mourir dans la dignité », poursuit-il.

Rédigé comme une proposition de loi, ce texte prévoit la reconnaissance d’un « droit à la sédation profonde et continue* » et le « renforcement » des directives anticipées… qualifiées « d’avancées majeures » par François Hollande. « Ce sera une grande avancée que cette loi, parce qu’elle répondra à beaucoup plus de situations qu’on ne l’imagine aujourd’hui », a indiqué le Président. « Mourir dans la dignité pour vivre pleinement sa vie, telle est aujourd’hui la volonté que le législateur mettra dans le droit de notre pays ».

Des changements et des échos

Suite à cela, un nouveau programme pour les soins palliatifs va être mis en place : « Il ne faut pas simplement ouvrir un droit, il faut faire aussi évoluer les mentalités, les attitudes, les pratiques, y compris le rapport à la mort » (…) « Dès la prochaine rentrée universitaire, un enseignement spécifique sera consacré à l’accompagnement des malades et sera intégré à toutes les formations sanitaires aussi bien pour les diplômes d’État que pour les études de médecine. »

Suite à ce texte, la ADMD (Association pour le droit à mourir dans la dignité) s’insurge, non pas contre mais parce que cette proposition ne va pas suffisamment loin vers l’euthanasie : « C’est encore une loi faite par les médecins pour les médecins » a reproché le président dont l’association a appelé à un rassemblement pour protester contre l’accompagnement de la sédation qui admet l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation pour les malades en phase terminale. D’autres organismes et institutions se félicitent de cette proposition de loi, c’est d’ailleurs le cas de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) qui se dit satisfaite du « renforcement » des directives anticipées.

* « Cette utilisation continue de sédatifs contre la douleur s’apparente pour un malade proche de la mort à un droit à être endormi sans être réveillé. »

Le Point

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Source : Hôpital.fr