Fertilité : la meilleure heure pour faire l’amour quand on veut tomber enceinte

En fonction de l'heure, la qualité du sperme n'est pas toujours la même. C'est ce qu'a découvert une équipe suisse. Mieux vaut se lever tôt pour optimiser ses chances, d'après les résultats.
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Être parent, c'est savoir se réveiller aux aurores. Mais les lève-tard devront s'y résoudre : cet effort sera peut-être nécessaire avant même la naissance de bébé. Une étude suisse, parue dans Chronobiology International, suggère qu'avancer son réveil aiderait à optimiser ses chances de concevoir.

Les travaux vont même jusqu'à donner l'heure idéale pour faire l'amour, si l'on souhaite tomber enceinte : 7 h 30 du matin. C'est à cet horaire que le sperme de ces messieurs est au meilleur de sa forme : nombre de spermatozoïdes, motilité, volume… tous les paramètres sont au vert.

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques de l'hôpital universitaire de Zurich (Suisse) ont analysé 12 200 échantillons de sperme prélevés sur 7 000 hommes. Tous avaient consulté l'établissement à cause de difficultés à concevoir.

Les hormones en cause ?

Il semble que la semence masculine suive un rythme quotidien, au vu des résultats obtenus. Car ceux-ci se confirment également lorsque les hommes présentent des troubles spécifiques, comme une production insuffisante de sperme ou encore une anomalie de la morphologie des spermatozoïdes.

Mais si la concentration de sperme est à son top vers 7 h 30, la motilité des spermatozoïdes – elle – atteint son pic un peu plus tard dans la matinée, entre 8 h 31 et 10 h 00. Il s'agit également d'un paramètre clé puisque cela permet à ces gamètes d'atteindre l'ovule puis de le féconder.

Cette étude ne permet pas d'expliquer pourquoi une telle variation se produit, mais les scientifiques émettent une hypothèse : celles des hormones. Leur expression varie fortement au cours d'une journée, en fonction des cycles de sommeil mais aussi du stress.

"La mélatonine et le cortisol semblent être impliqués dans des mécanismes sous-jacents et pourraient représenter de nouvelles cibles scientifiques et cliniques pour améliorer la qualité du sperme", avancent les médecins qui signent cette publication.

L'été, saison néfaste

Un autre paramètre serait à prendre en compte, à en croire les résultats : la saison. Selon le mois de l'année, le sperme n'est pas toujours de la même qualité. Les scientifiques ont ainsi constaté que les spermatozoïdes sont plus concentrés aux mois de mars, avril et mai. A l'inverse, ils se font plus rares en été.

Cela pourrait s'expliquer par les fortes températures relevées au cours de la saison estivale. On sait, en effet, qu'une trop forte chaleur peut avoir un impact négatif sur la qualité du sperme – sans pour autant connaît l'effet précis des conditions météorologiques.

Les inquiets pourront toutefois se rassurer : la concentration est légèrement réduite, mais sans atteindre un seuil pathologique. Par ailleurs, l'été se distingue par un plus grand nombre de spermatozoïdes de forme normale.

Ces résultats restent à confirmer, mais ils apportent une piste intéressante à l'heure où presque un couple sur cinq a des difficultés à concevoir malgré deux ans de tentatives.

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Source : Diurnal and seasonal changes in semen quality of men in subfertile partnerships, Min Xie et al, Chronobiology International, 18 juin 2018