Endurance : le cœur fait-il l’athlète ?

Le cœur des sportifs n’a presque plus de secret pour le Pr Pierre Croisille, directeur adjoint de l’unité de recherche CREATIS (CNRS 5220, INSERM 1206, Université de Lyon, Saint-Etienne) qui travaille sur l’imagerie fonctionnelle cardiaque et musculaire dans les sports d’endurance. Ce scientifique nous dit tout sur le cœur endurant et l’effort sportif.
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Le cœur humain est-il fait pour le sport d’endurance ?

L’homme actuel est physiologiquement conçu pour le sport. Nos ancêtres étaient des "chasseurs-cueilleurs" et notre mode de déplacement, nos caractéristiques physiques et physiologiques (masse musculaire, système cardio-vasculaire, station debout) font que nous sommes conçus pour l’exercice physique d’endurance et notamment la course à pied.

La pratique régulière d’une activité physique peut s’accompagner de modifications morphologiques et fonctionnelles du système cardiovasculaire : c’est le "cœur d’athlète". Cela englobe une dilatation/ hypertrophie harmonieuse des quatre cavités cardiaques ainsi que du volume et de l’épaisseur de la paroi cardiaque, des modifications de la conduction électrique cardiaque etc. De ce fait, la fréquence cardiaque ralentit, avec souvent une bradycardie (nombre de contractions cardiaques inférieur à 60/minute). Parce qu’il se contracte moins souvent, le cœur se fatiguera moins vite, tout en apportant autant voire plus de sang aux organes.

Comment rendre un cœur endurant ?

Grâce à un certain type d’entraînement, le muscle cardiaque va développer des capacités d’endurance, c’est-à-dire le rendre apte à supporter une charge d’effort longue et augmenter progressivement les performances sportives de l’individu.

L’endurance est la capacité à tenir pendant de très longues périodes un exercice physique en aérobie pure, entre 50-60% de la fréquence cardiaque maximale (120-130 pulsations cardiaques/minute pour la plupart des sportifs). Cela signifie être capable de tenir une conversation tout au long de la course.

La tendance actuelle est dans la mixité de l’entraînement, en alternant séances de fond (pas trop pour ne pas générer des traumatismes) et des séances effectuées à la puissance maximale aérobie (PMA). Ce sont des séances à l’allure de course de durée variable, interval-training ou fractionné naturel.

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Source : D’après un entretien avec le Pr Pierre Croisille, directeur adjoint de l’unité de recherche CREATIS (CNRS 5220, INSERM 1206, Université de Lyon, Saint-Etienne.