Ecstasy : l'extase avant Parkinson

Selon les résultats obtenus par le neurologue George Ricaurte, une prise occasionnelle d'ecstasy provoque des dégâts considérables, en détruisant 40% des neurones dopaminergiques. Ces derniers sont notamment situés dans une région cérébrale impliquée dans la maladie de Parkinson.

Les études démontrant les multiples effets catastrophiques de l'ecstasy ne manquent pas. Outre les hyperthermies, les hépatites et les manifestations cardiaques, toutes particulièrement redoutables car potentiellement mortelles, cette drogue favorise également à long terme les maladies neurologiques impliquant des systèmes appelés sérotoninergiques et dopaminergiques. A titre d'exemple, le premier, connu pour son rôle important dans les troubles de l'humeur, permet d'expliquer les syndromes dépressifs observés chez certains utilisateurs. Concernant le deuxième système, l'étude du Dr Georges Ricaurte apporte des données supplémentaires effrayantes.

Cette drogue a été administrée à des singes, mais pour la première fois sur un mode de consommation réel, soit deux ou trois doses à quelques heures d'intervalle, comme dans une rave partie. En analysant le cerveau des animaux ayant survécu, les scientifiques observent des dégâts évoquant les prémices d'une maladie de Parkinson. En effet, plus de 40% des neurones dopaminergiques localisés dans une région appelée striatum, sont détruits. On sait par ailleurs que les premiers troubles moteurs chez les patients atteints de la maladie de Parkinson, apparaissent lorsque 70 à 80% de ces neurones sont anéantis.

" Ecstasy, saloperie "

Cette étude le confirme : l'ecstasy est une substance neurotoxique. Les personnes qui utilisent cette drogue risquent de graves lésions cérébrales, lesquelles peuvent augmenter le risque de développer une maladie de Parkinson.

L'ecstasy, ou MDMA (3,4 méthylène-dioxy-méthamphétamine), provoque chez le consommateur un effet euphorisant immédiat, un sentiment d'intimité, d'intense plaisir et d'infatigabilité, avec parfois des épisodes dépressifs. En revanche, son usage étant relativement récent, les scientifiques n'ont pas suffisamment de recul pour analyser les effets à long terme. Selon l'Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies (OFDT), environ 7% des jeunes garçons de 19 ans ont déjà expérimenté au moins une fois cette drogue.

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Source : Georges A. Ricaurte et coll., Science, 27 septembre 2002.