Drogue du viol : ne posez jamais votre verre !

Ne lâchez votre verre sous aucun prétexte. En boîte, dans un bar ou dans tout autre endroit festif, ne vous séparez jamais de votre verre, au risque qu'on vous verse quelque substance douteuse, voire franchement dangereuse. C'est le cas des drogues du viol, qui font plus d'un millier de victimes chaque année.

Drogue du viol, la soumission chimique

Le Conseil de l'Europe met sérieusement en garde le grand public contre l'utilisation des drogues du viol. Glissées à votre insu dans votre verre, vous perdez vos moyens, votre volonté, votre mémoire. Vous devenez la proie idéale pour un violeur, mais aussi pour un voleur.

Et le lendemain, vous n'aurez aucun souvenir de ce qui s'est passé.

La drogue du viol agit par levée d'inhibition

Cette pratique inquiétante se répand de plus en plus. Elle est initialement apparue dans les pays anglo-saxons et utilise le plus souvent des benzodiazépines, notamment le Rohypnol et le GHB (gamma hydroxybutyrate).

En France, ce sont les hypnotiques comme le Stilnox qui sont les plus utilisés. Ces molécules ont la spécificité de lever l'inhibition, de provoquer des pertes de connaissance et des troubles de la mémoire, d'autant plus facilement qu'elles sont mélangées à de l'alcool.

Ces drogues sont le plus souvent employées pour avoir des relations sexuelles sans le consentement éclairé de la victime. Le problème est de dépister de telles agressions afin de pouvoir les sanctionner.

Mémoire confuse

Les victimes, lorsqu'elles ont retrouvé leurs esprits, ont bien du mal à rassembler les faits et gestes de leur soirée. Elles ont aussi beaucoup de mal à convaincre leur entourage et les services de l'ordre en cas de plainte, qu'il s'agit d'un viol et non d'un acte sous la seule emprise de l'alcool.

La meilleure façon de prouver qu'elles ont été violées est de retrouver dans leur organisme la trace de la substance absorbée. Or ces produits sont rapidement métabolisés et disparaissent dans les 6 à 12 heures après leur administration, soit souvent avant même que la victime ne soit réveillée le lendemain. Mais de nouvelles techniques plus fines permettent maintenant de déceler de toutes petites quantités de produits et plus tardivement après leur ingestion.

Une analyse encore plus récente offre également la possibilité de détecter dans les cheveux la trace d'un anesthésique ou d'un hypnotique six à douze mois après la prise. Mais toutes ces analyses ont un coût élevé et ne peuvent être employées régulièrement dès qu'une plainte est déposée.

En conclusion, afin de pouvoir s'en prémunir, toute personne doit être informée de cette pratique de la soumission chimique à l'aide des drogues du viol. Et la meilleure des solutions est de ne jamais quitter son verre en soirée, dans un bar, une discothèque. Tant qu'il restera sous votre surveillance, personne ne pourra verser quelque drogue dedans. Ne l'abandonnez jamais avant de l'avoir terminé pour aller danser, discuter, vous rendre aux toilettes, etc.

Les hommes aussi sont concernés. En Angleterre, 15% des victimes sont des hommes.

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Source : Conseil de l'Europe, janvier 2007.