Douleur articulaire : les nouvelles approches

Des activités physiques plus appropriées, des anticorps comme nouveaux médicaments, une personnalisation du traitement de l’arthrose avec la santé connectée… les recherches progressent tous azimuts dans les douleurs articulaires avec des avancées attendues à court terme. Tour d’horizon de ces nouvelles approches, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la douleur, lundi 19 octobre 2015.
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Douleur articulaire, des sports qui respectent les articulations

Dans les douleurs articulaires comme l’arthrose (maladie du cartilage favorisée par le vieillissement des articulations) et l’arthrite (inflammation destructrice des articulations), les approches physiques sont de plus en plus vivement recommandées, données scientifiques à l’appui. La mise au repos n’a plus aucune justification médicale. A contrario, certains sports comme le tai-chi-chuan, le stretching, la natation, sont désormais véritablement encouragés quelle que soit la condition physique, y compris à des âges très avancés. Il a été montré que le tai chi améliorait l’état des muscles, des tendons, l’environnement global de l’articulation. Il agit sur la raideur musculaire et tendineuse, l’ankylose (diminution de la mobilité) et dans un second temps, sur la douleur.

Pr Serge Perrot, rhumatologue, responsable du Centre d'évaluation et de traitement de la douleur de l'Hôtel Dieu à Paris : « Dans les douleurs articulaires, ça n’est pas parce que la douleur est plus forte que le dommage articulaire est plus grave. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à pratiquer une activité physique. L’articulation est faite pour bouger, c’est un tissu qui supporte le mouvement, bien sûr adapté à son état de détérioration. L’avantage des activités comme le Tai Chi est qu’elles peuvent être pratiquées par tous, à tout âge, améliorent la fonction, sans traumatiser les muscles ni les articulations ».

Des anticorps contre la douleur articulaire

Les douleurs de l’arthrose surviennent principalement chez des gens âgés, de plus de 70 ans. A un âge où peu de médicaments existent pour les soulager, du fait de maladies associées, cardiovasculaires ou digestives (comorbidités) qui les contre-indiquent ou du fait d’effets indésirables. Par exemple, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont toxiques pour le rein, le cœur, et les opioïdes sont mal supportés avec des risques de chute et de troubles des fonctions supérieures (mémoire, rélfexion, conscience de soi et de l'environnement, langage...) et de somnolence. De nouvelles pistes thérapeutiques vont bientôt aboutir d’ici deux à trois ans dans les douleurs arthrosiques et la lombalgie chronique. Ce sont des biothérapies ou immunothérapies (appelées anti-Nerve Growth Factor ou facteur de croissance des nerfs), plus précisément des anticorps dirigés contre des molécules de la douleur, en l’occurrence ces facteurs de croissance des nerfs, retrouvés à des concentrations élevées dans les douleurs articulaires.

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Source : D’après un entretien avec le Pr Serge Perrot, Vice-président de la Société Française d’Etude et Traitement de la Douleur (SFETD), rhumatologue et responsable du Centre d'évaluation et de traitement de la douleur de l'Hôtel Dieu à Paris