Divorce : comment protéger vos enfants...

L'actualité récente a mis en lumière, avec une série de procès autour d'enlèvements d'enfants, le climat passionnel des séparations très conflictuelles et les dangers qui en résultent pour l'enfant. Si nul ne peut assurer être à l'abri d'un divorce, au moins peut-on envisager, à l'heure où un couple sur trois finit par se séparer, la facon dont on peut tenter de préserver au mieux ce à quoi chacun se dit avant tout attaché : l'intérêt de l'enfant. Comment annoncer la séparation aux enfants ? Comment les préserver de l'escalade dans la procédure ? Le point avec le Dr Paul Bensussan*.
Sommaire

Comment peut-on annoncer aux enfants la nouvelle de la séparation de leurs parents ?

Il ne faut pas se leurrer, quels que soient les précautions ou l'amour avec lesquels cette annonce sera faite, il s'agira pour l'enfant d'un bouleversement du cours de son existence. Pour autant, lorsque la séparation est inéluctable, certaines " clés " peuvent être données.

Dialoguer avec l'enfant sur ce thème de la séparation

La première est une évidence, mais elle est souvent occultée ou négligée : quel que soit son âge, l'enfant a généralement perçu la mésentente avant que l'annonce ne lui en soit faite. Il a même pu anticiper (en la craignant ou en la souhaitant) la séparation que l'on redoute tant de lui annoncer. Il est donc essentiel de créer un dialogue sur ce thème, en lui posant franchement et simplement la question : a-t-il perçu un climat plus tendu les derniers mois ? Pense-t-il que ses parents s'entendent encore ? A-t-il remarqué qu'on se disputait " pour des riens " ? Peut-il comparer avec le climat qu'il a pu observer chez certains de ses amis ? Certains de ses amis ont-ils des parents divorcés ? Lui est-il arrivé de redouter que la multiplication des disputes ne débouche sur un divorce ?

L'annonce doit être concertée

Destinées à préparer l'enfant en lui permettant de verbaliser ses craintes ou ses difficultés, ces questions doivent, dans l'idéal, être posées par les deux parents réunis. L'enfant se souviendra toujours du moment de cette annonce et pourrait en vouloir au parent qu'il percevra comme " responsable " de cette décision, a fortiori si ce parent était absent au moment de l'annonce. C'est pourquoi elle doit lui être présentée comme concertée et que chacun, même le parent qui ne l'a pas voulue, doit éviter de se présenter en victime de la séparation. Trêve d'égoïsme : c'est à présent l'enfant qu'il importe de protéger.

L'âge de l'enfant est-il déterminant ? Quelles sont les fautes les plus courantes ?

Plus l'enfant est jeune, plus bref doit être le délai entre l'annonce et le départ de l'un des parents du domicile conjugal. Comment un très jeune enfant pourrait-il comprendre le sens d'une décision de justice qui donne trois mois à l'un des parents pour quitter le domicile ? L'anticipation du départ d'un parent est très pénible pour lui : il importe donc de l'écourter, car la prolongation de la vie commune le plonge en pleine confusion, teintée d'espoir (tout enfant a espéré, avant et même après la séparation de ses parents, une réconciliation). Cela est encore plus vrai si l'exiguïté du logement interdit de faire chambre à part : quel est alors, dans l'imaginaire d'un tout petit, la fonction de la chambre à coucher des parents ? Que peut-il s'y jouer ?

Parmi les fautes courantes à éviter, citons le fait de blâmer un des parents (" ton père travaillait trop ", " ta mère ne m'aime plus, elle aime quelqu'un d'autre ", etc.).

Il faut également que l'enfant puisse accepter de ne pas tout savoir, de ne pas tout comprendre : certaines informations le dépassent et doivent demeurer du domaine réservé des adultes.

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