Diversification alimentaire : les 5 astuces pour convaincre bébé
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Aliment refusé ? Persévérez !

L’acceptation initiale d’un aliment, et le nombre d’expositions nécessaires pour qu’il soit accepté par l’enfant varient selon sa saveur et sa texture : il sera plus difficile de faire accepter des saveurs acides ou amères et des textures granuleuses ou collantes. Souvent, dès la diversification alimentaire les parents délaissent un aliment refusé plusieurs fois, alors que si l’on persiste à proposer cet aliment l’enfant finit par le manger et l’apprécier. Si un enfant refuse un aliment, il faut l’associer avec un autre qui est apprécié ou même le proposer de nouveau, jusqu’à 8-10 fois, dans une ambiance détendue et conviviale, sans le forcer (3). La coercition parentale peut produire un effet négatif. Les chantages augmentent les risques de refus, avec aussi des effets négatifs à long terme jusqu’à l’âge adulte (nausées, réponses allergiques discrètes). La variété alimentaire oui, mais pas à tout prix !

Une progression dans les textures

L’acceptation d’aliments en morceaux dépend du développement des compétences de mastication-déglutition et de l’éruption des dents. Elle est facilitée par la précocité d’introduction d’aliments à texture moins lisse, d’où la nécessité de présenter des textures évolutives à l’enfant pour éviter une rupture trop importante et solliciter sa mastication, petit à petit. L’enfant peut commencer à tenir dans sa main des croûtes de pain et des biscuits entre 6 et 9 mois, et à 9 mois il peut prendre lui-même avec ses doigts des petits morceaux dans son assiette. Il faut absolument séparer la nourriture mixée donnée à la cuillère et les petits morceaux que l’enfant prend lui-même avec ses doigts et porte à sa bouche, sinon il fera mine de s’étouffer ne sachant pas gérer deux textures différentes en simultané.

Dr Alain Bocquet, pédiatre, responsable du "Groupe nutrition" de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire : « Des enfants de 15 mois qui n’avaient reçu des aliments grossièrement mixés qu’après l’âge de 10 mois avaient ensuite plus de difficultés à manger des morceaux et à élargir leur répertoire alimentaire : à 7 ans ils consommaient moins de fruits et légumes et avaient davantage de problèmes de comportements alimentaires (4). De plus, l’introduction tardive des textures non lisses peut avoir des conséquences orthodontiques, en particulier sur une croissance harmonieuse et suffisante des arcades dentaires (5) ».

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Source : (1) Clin Nutr 2008;27: 849-57; (2) Developmental Science, 13, 849-863 ; (3) Food Quality and Preference 2007;18(8):1023-32; (4) J Hum Nutr Diet 2001;14:43-54; (5) Arch Pediatr 2010;17 Suppl 5:S213-9
D’après un entretien avec le Pr Benoist Schaal, responsable de l’Equipe d’Ethologie au Centre des sciences du goût et de l’alimentation de Dijon (CNRS-Université de Bourgogne) et le Dr Alain Bocquet, pédiatre, responsable du "Groupe nutrition" de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (Besançon)