Diagnostiquer la migraine en trois questions

Encore aujourd'hui sous-diagnostiquée, la migraine fait toujours souffrir un très grand nombre de personnes. Moins de la moitié des migraineux serait diagnostiquée, ce qui ramène à un tiers la proportion des sujets traités. Afin de remédier à cette situation désespérante, un test très simple en trois questions vient d'être mis au point.

Le migraineux typique, soit la majorité, ne consulte pas pour ses maux de tête. Il recourt à l'automédication, sans soulagement spécifique ni durable, avec en plus, le risque de contracter des céphalées d'origine médicamenteuse.

Afin de faciliter le diagnostic, tant par le médecin que par le patient lui-même, un questionnaire simpliste en trois questions, intitulé « ID Migraine », a été mis au point.

A l'origine, il comprenait 9 items. Celui-ci a été testé sur 450 patients, lesquels ont ensuite été soumis à une consultation auprès d'un spécialiste, lequel utilisait les critères internationaux de l'« International Headache Society ». La comparaison a permis d'éliminer les questions peu spécifiques, jusqu'à n'en conserver au final que les trois suivantes :

  • Des maux de tête ont-ils limité vos activités pendant une journée ou plus au cours des trois derniers mois ?
  • Avez-vous des nausées ou des douleurs à l'estomac lorsque vous avez des maux de tête ?
  • La lumière vous dérange-t-elle lorsque vous avez des maux de tête ?

Deux réponses positives à ces trois items donnent une sensibilité de 81% et une valeur prédictive positive de 93%. En conclusion ce mini-test apparaît comme suffisant pour porter un pré-diagnostic.

L'objectif serait qu'il incite les patients à parler de leurs maux de tête à leur médecin généraliste, afin qu'ils puissent bénéficier d'un traitement adapté.

Les auteurs soulignent à juste titre que ces trois questions ne représentent pas le test ultime permettant de diagnostiquer formellement un migraine. Il ne peut en aucun cas se substituer à la consultation d'un spécialiste. En revanche, il peut améliorer la relation patient/médecin, l'orientation du patient et la mise en place d'un traitement capable de soulager leurs douleurs.

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Source : Lipton R.B. et coll., Neurology, 61 (3) : 376-382, 2003.