Les diabétiques sont souvent des ronfleurs

Les apnées du sommeil, dont souffrent souvent les ronfleurs, se caractérisent par une succession d'arrêts respiratoires de courte durée pendant le sommeil. Ce syndrome est fréquent, mais il touche encore plus souvent les personnes atteintes de diabète. Pourquoi ? Quels sont les risques ? Que faire ?

Les apnées du sommeil sont plus fréquentes chez les diabétiques

Le syndrome d'apnée du sommeil est une affection fréquente qui touche 3 à 5% de la population, et le plus souvent des hommes.

Cette affection peut se révéler dangereuse car elle tend à augmenter le risque cardiovasculaire. Mais elle est également redoutable par la fatigue qu'elle engendre. Les personnes atteintes d'apnées du sommeil présentent plus souvent une somnolence au cours de la journée, ce qui augmente considérablement le risque d'accident domestique, du travail et de la route….

Pour en revenir aux personnes atteintes de diabète de type 2, les résultats d'une étude ont montré qu'elles sont trois fois plus souvent touchées par cette affection que la population générale.

Trois fois plus d'apnées du sommeil en cas de diabète

Plus de 1.000 sujets diabétiques de type 2 ont participé à cette enquête. Grâce à un questionnaire portant sur la qualité du sommeil (ronflements, pauses respiratoires, fatigue, somnolence diurne, etc.), 57% des participants ont été identifiés à risque élevé de syndrome d'apnées du sommeil et 39% à faible risque. Dans les 4% des cas restants, cette pathologie était déjà connue des sujets.

Afin de vérifier la probabilité de ce syndrome, une oxymétrie a été réalisée chez 250 d'entre eux. L'oxymétrie est un examen permettant de déterminer le contenu du sang en oxygène et donc de renseigner sur l'activité respiratoire et les éventuels besoins en oxygène.

C'est ainsi que la présence d'un syndrome d'apnées du sommeil a été effectivement décelée chez 31% des sujets identifiés précédemment à haut risque, contre 31% chez les sujets à faible risque. Par extrapolation, les auteurs en concluent que la fréquence de cette pathologie est de 23% dans la population diabétique étudiée, soit trois fois plus que dans la population générale.

D'autres analyses confirment que la résistance à l'insuline dont souffrent les diabétiques est un facteur de risque, tout comme l'excès de poids, très fréquent chez ces malades.

En pratique, en cas de diabète de type 2, il convient de rechercher la présence d'un syndrome d'apnées du sommeil. Et inversement, en cas d'apnées du sommeil, de rechercher la présence éventuelle d'un diabète.

Le cas échéant, un traitement du syndrome d'apnées du sommeil s'impose.

Celui-ci passe par la pression positive continue qui consiste à placer durant la nuit un masque sur le nez alimenté par un petit compresseur qui pousse de l'air dans les voies aériennes.

Rappelons que cette pathologie n'est pas à prendre à la légère. Elle augmente fortement le risque d'accidents et le risque cardiovasculaire...

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Source : West S.D. et coll., Thorax, 61 : 945-50, 2006.