DHEA, le miroir aux alouettes

Considérée comme un traitement miracle capable d'enrayer les mécanismes du vieillissement, la DHEA a suscité bien des espoirs et des envies depuis sa découverte par le Pr. Beaulieu. A l'heure des premiers bilans, il se pourrait pourtant bien que le miroir aux alouettes soit brisé.

La DHEA, ou déhydroépiandrostérone, est une molécule naturellement produite par les glandes surrénales. Elle sert de base à la fabrication des hormones sexuelles mâles et femelles (testostérone et oestrogènes), mais on ignore si elle joue un rôle propre dans l'organisme. Isolée par le Pr. Etienne Emile Beaulieu, elle est considérée aujourd'hui comme un élixir de jouvence, un médicament anti-vieillissement. Qu'en est-il en réalité ? La revue prescrire dresse un premier bilan.

Des résultats décevants

Si les taux sanguins en DHEA ont effectivement tendance à baisser avec le vieillissement, leur diminution n'a jamais été corrélée avec le développement de pathologies particulières ou avec une diminution des capacités cognitives (mémoire, capacité d'attention et d'apprentissage). Par ailleurs, l'une des principales études ayant tenté d'évaluer les effets de la DHEA, n'a montré aucune amélioration significative de la sensation globale de bien-être, des fonctions cognitives ni même de la libido. Des résultats franchement décevants au regard des espoirs suscités.

Des effets secondaires possibles

La DHEA servant à la synthèse des œstrogènes, sa prise régulière entraîne nécessairement une augmentation de leurs taux sanguins. Or, on sait que ces hormones majorent le risque de développer certains cancers (cancers hormonodépendants), tels que les cancers du sein ou de la prostate.

On peut donc dire à ce jour que la DHEA manque de supporters dans le monde médical. Si cette molécule produit de réels effets, ils restent encore à prouver.

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Source : Prescrire 2002 ; 22 : 283.