Démangeaisons : ça gratte, qu’est-ce que c’est ?

Un tiers des Français a eu des démangeaisons au cours des sept derniers jours. Ces résultats surprenants proviennent de l’unique centre de recherche français entièrement dédié au "prurit", le nom médical des démangeaisons. Le sujet vous paraît anecdotique ? Vous auriez pourtant tort de prendre les démangeaisons à la légère.
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10% des démangeaisons nécessitent un traitement

Par prurit ou démangeaison, on entend une sensation déplaisante qui donne envie de se gratter. L’une des rares enquêtes conduites en France* illustre la grande fréquence du prurit : près de 30% des personnes disent avoir souffert de prurit dans les sept derniers jours et localisé n’importe où sur le corps. Près de 9% présentaient des démangeaisons jugées sévères. Or l’impact sur la qualité de vie des démangeaisons est loin d’être négligeable. Par exemple, les personnes souffrant de dermatite atopique (eczéma) peuvent passer jusqu’à deux heures par jour à se gratter.

Pr Laurent Misery, directeur du laboratoire de neurobiologie de la peau (Université de Brest) et du service de dermatologie CHU de Brest et co-auteur de l’étude : « Le prurit peut être aussi intense et invivable que la douleur. Pourtant aussi fréquent, il reste méconnu et délaissé, car considéré à tort comme moins grave que la douleur par les soignants comme par les patients. Ces derniers vivent aussi dans un contexte de culpabilité car ils entendent toujours « ne te gratte pas ». C’est aussi un véritable cercle vicieux : plus on a de démangeaisons, plus on en aura. Il faut consulter dès que le prurit devient gênant au quotidien, parfois même sans attendre très longtemps et dès lors qu’il y a un retentissement général : une nervosité, des troubles du sommeil et même une dépression causée par un prurit intense ou qui persiste sur la durée. Il faut prendre au sérieux toute démangeaison qui a un fort retentissement physique et psychologique. Il y a forcément une cause à l’origine du prurit, qu’il faut élucider et traiter ».

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Source : *Acta Derm Venereol 2012; 92: 449–581
D’après un entretien avec le Pr Laurent Misery, directeur du laboratoire de neurobiologie de la peau (Université de Brest) et du service de dermatologie CHU de Brest.