Cystite interstitielle, rare mais très invalidante

La cystite interstitielle est une affection urologique rare et très invalidante. À ne pas confondre avec la classique cystite bactérienne, cette autre forme de cystite est une maladie chronique de la vessie, inflammatoire mais non infectieuse. Le point sur cette maladie avec Françoise Watel, présidente de l'Association française de la cystite interstitielle et elle-même patiente atteinte de cystite interstitielle.
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Sommaire

1) Quelles sont les autres cystites, celles qui ne sont pas bactériennes ?

« Alors que la cystite bactérienne est fréquente et bien connue du grand public, surtout féminin, de nombreuses femmes souffrent d'un syndrome plus rare, méconnu, que les médecins désignent le plus souvent sous le nom de « cystalgie à urines claires » car les symptômes évoquent ceux de la cystite (envies fréquentes d'uriner, douleurs urétrales et /ou vésicales), mais l'ECBU (examen cytobactériologique des urines) ne permet de déceler aucun agent pathogène », nous explique Françoise Watel, présidente de l'Association française de la cystite interstitielle, et elle-même patiente atteinte de cystite interstitielle.

On peut alors avoir affaire à des pathologies fort diverses : un carcinome, qui sera écarté par la biopsie vésicale ; une tuberculose urinaire ; un dysfonctionnement d'origine neurogène, un calcul dans la vessie, un diverticule de l'urètre, une conséquence de la radiothérapie (cystite radique) ou de certains médicaments (cystite chimique), chez les hommes, une prostatite, etc.

Lorsque toutes ces pathologies sont écartées et que rien ne vient expliquer l'inflammation chronique que l'on constate à la cystoscopie, on peut alors évoquer la cystite interstitielle.

2) Qu'est-ce que la cystite interstitielle ?

La cystite interstitielle est une pathologie rare qui touche essentiellement les femmes. Elle se caractérise par une douleur chronique vésicale et une envie fréquente d'uriner. Il n'existe pas de test diagnostique pour la cystite interstitielle et le diagnostic se fait donc avant tout par exclusion.

Pour le moment, on ne connaît pas encore les causes de la cystite interstitielle. L'une des théories les plus admises consiste en l'altération de la paroi vésicale, qui deviendrait perméable aux substances toxiques contenues dans l'urine. Des chercheurs ont isolé une substance appelée « facteur anti-prolifératif » (APF), présente presque uniquement dans l'urine des patients atteints de cystite interstitielle.

L'APF pourrait, chez ces patients, empêcher le renouvellement des cellules vésicales. D'autres hypothèses concernent des mécanismes allergiques, auto-immuns, génétiques ou un problème neurologique.

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