Contraception : la première consultation gynécologique

La toute première prescription contraceptive doit faire l'objet d'une consultation gynécologique à part entière. Pilule, contraception d'urgence, préservatif, mais aussi comportements à risque, facteurs de risque, conseils en cas d'oubli, etc., sont autant de sujets qui nécessitent d'être abordés avec une adolescente qui débute sa vie sexuelle.
Sommaire

Première consultation en gynécologie : entretien préalable et empathie

Si les parents doivent aborder avec leur fille la question de la sexualité et la façon de se protéger contre les infections sexuellement transmissibles et une grossesse non désirée, le gynécologue joue un rôle essentiel. La première consultation est primordiale.

Parallèlement à l'interrogatoire médical (vie sexuelle, antécédents personnels, familiaux, traitements médicamenteux), la jeune fille de moins de 20 ans a besoin d'être rassurée, d'une écoute sans jugement et de sentir de l'empathie. Elle doit également être rassurée sur la confidentialité de la consultation, qui idéalement doit avoir lieu sans ses parents. Après avoir pris connaissance des antécédents gynécologiques (premières règles, troubles du cycle, IVG) et des facteurs de risque (antécédents médicaux, tabagisme, prise de drogues), le gynécologue procède à un examen clinique (indice de masse corporelle, tension artérielle, examen des seins, comportement alimentaire).

En revanche, en l'absence de risque spécifique et de demande particulière de la jeune fille visant généralement à la rassurer sur sa « normalité », l'examen gynécologique pelvien n'est pas nécessaire lors de cette première consultation.

Prescription de la pilule

C'est généralement lors de cette première consultation que l'on détermine la contraception la plus adaptée et donc aussi celle qui sera la mieux suivie et la plus efficace. Les méthodes hormonales estroprogestatives sont prescrites en première intention, généralement sous forme de pilule, sinon, plus rarement, sous forme de patch cutané (1 patch par semaine pendant 3 semaines) ou d'anneau vaginal (1 anneau pour 3 semaines), ces deux dernières présentations améliorant l'observance (mais non remboursées).

Les possibles effets secondaires sont expliqués afin d'éviter les interruptions. Beaucoup plus rarement, on propose des contraceptions progestatives uniquement (pilule en prise continue, implant sous-cutané). Dans tous les cas, les conseils en cas d'oubli avec arbre décisionnel sont divulgués.

Quant à la pilule du lendemain ou contraception d'urgence, elle est particulièrement adaptée aux moins de 20 ans et est indiquée après un rapport sexuel non protégé ou un accident de contraception (oubli de la pilule, défaillance du préservatif). Son efficacité dépend de la rapidité avec laquelle cette pilule est prise après le rapport sexuel à risque : 95% d'efficacité si cette pilule d'urgence est prise dans les 24 heures suivant le rapport, mais 50% d'efficacité si prise dans les 72 heures. Elle est délivrée par les infirmières scolaires, mais est également disponible gratuitement et sans ordonnance en pharmacie pour les mineures et les étudiantes.

Attention, la contraception d'urgence n'est qu'une méthode de secours qui doit ensuite laisser la place à une autre méthode. L'idéal est de la demander à son médecin pour en avoir toujours une chez soi au cas où. Et enfin, les stérilets ne sont absolument pas contre-indiqués, mais rarement proposés en début de sexualité. Pourtant, la pose d'un stérilet peut aussi faire office de contraception d'urgence.

A savoir : la prescription médicale d'un moyen contraceptif à une mineure est gratuite et sans autorisation parentale.

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Source : FMC, le Quotidien du médecin, 28 mars 2008.