Conseils à la femme en ménopause ayant arrêté leur traitement hormonal substitutif

Suite à la forte médiatisation d'une étude américaine, accusant le traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS) d'accroître le risque cardiovasculaire et de cancer du sein, nombre de femmes ont pris peur et ont décidé de leur propre chef d'arrêter leur traitement. Le Dr Christian Jamin*, gynécologue et endocrinologue, leur donne deux grands conseils.

e-sante : Quels conseils donnez-vous aux femmes ayant stoppé leur traitement ?

Dr Christian Jamin : La cinquantaine est l'âge de tous les dangers, en particulier du cancer du sein, de l'ostéoporose et des maladies cardiovasculaires. Il est donc fondamental de ne pas diminuer la surveillance médicale, sous prétexte que l'on a arrêté son traitement hormonal substitutif. Parmi toutes les femmes qui ont interrompu leur traitement depuis la publication des résultats de cette étude américaine, un grand nombre d'entre elles ont disparu des consultations. Ca va être une catastrophe ! Mon premier grand conseil est donc le suivant : même si vous ne prenez plus votre traitement, faites-vous suivre par un médecin, comme si vous étiez sous THS. Ensuite, si certaines femmes ayant arrêté leur traitement s'en portent très bien, on peut dire qu'elles ont bien fait. En revanche, d'autres souffrent du fait de cet arrêt. Il faut savoir que les résultats publiés de l'étude américaine ne sont pas extrapolables à tous les traitements. Il ne faut donc pas continuer à souffrir inutilement, car il est toujours possible de trouver un bon traitement, sans risque, pour les soulager.

e-sante : Quel conseil donneriez-vous au regard du risque d'ostéoporose ?

Dr Christian Jamin : L'interrogatoire, les données cliniques et l'histoire familiale ne sont pas suffisants pour déterminer le risque personnel d'ostéoporose. Beaucoup de femmes ont des os de mauvaise qualité sans le savoir. C'est lié à leur génétique, mais aussi à leurs conditions de vie pendant leur adolescence, leur poids, etc. Toutes les femmes devraient donc réaliser une mesure de leur densité osseuse (une ostéodensitométrie), aux alentours de la cinquantaine. Seule cette donnée permet de savoir s'il est pertinent ou non de mettre en place un traitement préventif. Soulignons qu'une femme traitée par THS est protégée de l'ostéoporose. En revanche, elle ne l'est plus dès qu'elle arrête son traitement. Ainsi, une femme qui a interrompu son THS devrait passer une ostéodensitométrie afin de connaître précisément ses risques d'ostéoporose. Le cas échéant, un traitement osseux spécifique lui sera prescrit.

* Dr Christian Jamin, gynécologue et endocrinologue, ancien Chef de clinique assistant des Hôpitaux de Paris.Auteur du livre « Etre femme à 40 ans, et après ? », Santé active éditions, collection « Prenez soin de vous ».

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