BPCO, les Français sont à bout de souffle

Une proportion non négligeable de Français, particulièrement les fumeurs, ont le souffle court. Pire, ils n'ont pas conscience de la gravité de cette maladie. Considérée à tort comme banale, la bronchite chronique obstructive (BPCO) est méconnue et sous-diagnostiquée, tandis qu'elle représente la troisième cause de mortalité dans le monde.

Cette maladie respiratoire, caractérisée par un rétrécissement permanent et progressif des bronches, concerne à des degrés différents 4 millions de Français. Près d'un million d'entre eux sont arrivés au stade irréversible, tandis que 50.000 sont hospitalisés en réanimation chaque année pour insuffisance respiratoire. Essoufflés en permanence, même au repos, ils sont incapables de réaliser le moindre effort. Leur vie dépend alors d'une bouteille d'oxygène. Avec 15.000 décès par an par étouffement dans des souffrances terribles, la bronchite chronique obstructive est la 3e cause de mortalité par maladie en France, juste après les tumeurs et les maladies cardiovasculaires.

Pourtant, cette affection potentiellement grave n'est toujours pas prise au sérieux. Les symptômes : toux matinale, expectoration et essoufflement au moindre effort, ne sont pas pris au sérieux. Afin de sensibiliser le public, les médecins ont récemment choisi de rebaptiser cette maladie en « Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive » (BPCO). Cette appellation, loin d'être simple, apporte cependant l'idée d'obstruction, de rétrécissement des bronches, de moindre aptitude à remplir d'air les poumons et de sévérité.

Indiscutablement, le principal facteur déclenchant et aggravant est le tabagisme. Près de 90% des BPCO sont liées au tabac et on considère que 30% des personnes fumant depuis une vingtaine d'années en sont atteintes.Lors de la première Journée mondiale de la BPCO qui a eu lieu le 20 novembre 2002, des mesures de la capacité respiratoire ont été proposées au public. Par exemple à Rouen, cette opération a révélé que 15% des fumeurs soumis à l'examen souffraient sans le savoir d'une baisse notable de leur capacité respiratoire, contre 8% des non-fumeurs.

Au début, la maladie se manifeste par une toux matinale et des expectorations (toux grasse), qu'un fumeur considère comme normal puisqu'il fume ! Ces symptômes, au début discrets et irréguliers, deviennent systématiques et se traduisent par une inflammation des bronches avec épaississement des parois et augmentation du mucus sous l'effet des agents irritants. A ce stade, l'arrêt du tabac peut inverser le cours des évènements. Sinon, les troubles s'aggravent avec l'apparition progressive d'un essoufflement à l'effort. Ici, arrêter la cigarette permet la stabilisation des symptômes, mais sans récupération fonctionnelle. Le patient devient ensuite handicapé car essoufflé au repos et se déplaçant avec les plus grandes difficultés.

En conclusion, il est conseillé à tout fumeur régulier, lors de chaque consultation médicale, de faire un dépistage, c'est-à-dire de réaliser une mesure de la capacité respiratoire, afin de dépister cette maladie et de pouvoir agir avant qu'il ne soit trop tard.

Rappelons que l'exposition professionnelle à certains polluants (gaz toxiques, ciment, solvants, poussière de silice…) fait également partie des facteurs de risque bien identifiés. Les mineurs, les ouvriers de fonderie, du bâtiment, de l'industrie textile et les agriculteurs sont des professions exposées. La pollution atmosphérique a également un retentissement bronchique certain, mais difficile à quantifier.

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Source : Comité national contre les maladies respiratoires, Journée mondiale de la BPCO, 20 novembre 2002, communiqué de presse : http://www.lesouffleclavie.com/object.asp?idExpend=2107&idObj=2107 Société de pneumologie de langue française, SPLF : www.splf.org