Bisphénol A : pourquoi et comment s'en protéger ?

A partir du 1er janvier 2014, le Bisphénol A, déjà interdit dans les biberons, le sera aussi dans tous les ustensiles et conditionnements alimentaires. Pour ceux destinés aux enfants de moins de 3 ans, ce devrait être dans un an, à partir du 1er janvier 2013. D'ici là, comment se protéger du Bisphénol A, véritable substance toxique ?
Sommaire

C'est quoi, le Bisphénol A (BPA) ?

Le Bisphénol A (BPA) est un composé chimique, découvert au 19ème siècle et inhérent à tous les plastiques. Il rentre dans leur fabrication car il les rend à la fois incassables et résistants à la chaleur (entre 40 et 145°C).

Il est aussi un ingrédient des résines neutralisant la corrosion et l'action de nombreuses substances chimiques et adhérent bien à la surface. Ces résines au Bisphénol A tapissent les canettes, les tubes, les boîtes de conserve.

Plastique ou résines, il y a du Bisphénol A (BPA) partout : dans les bouteilles, les gobelets, les ustensiles de cuisine jetables, les boîtes pour conserver les aliments, les lunettes de soleil, les téléphones portables, les jouets, etc. La liste est quasiment infinie car on le retrouve dans "près d'une soixantaine de secteurs d'activité", selon le rapport publié par l'Agence nationale de sécurité sanitaire du 27 septembre dernier.

Pourquoi le Bisphénol A est-il toxique ?

On l'accuse d'être un perturbateur endocrinien (ou xeno-œstrogène ou leurre hormonal), c'est-à-dire de se comporter comme une hormone et de flanquer ainsi la pagaille un peu partout dans l'organisme. Et ce même avant la naissance quand le bébé est bien au chaud dans le ventre de maman et n'a pas vraiment besoin d'œstrogènes.

Le Bisphénol A (BPA) serait responsable de la baisse de fertilité chez les messieurs, de la puberté précoce chez les filles, de l'augmentation des kystes des ovaires chez les femmes.

Le Bisphénol A aurait aussi un effet plus que néfaste sur le cerveau et le comportement, le métabolisme des glucides et des lipides, les systèmes cardiovasculaire et immunitaire et, cerise sur le gâteau, il favoriserait les cancers du sein et de la prostate.

Les études sur la toxicité du Bisphénol A ont bien sûr été faites sur des animaux. Toutes les catas énumérées ci-dessus ne sont pas (encore) prouvées chez les humains. Mais comme les études épidémiologiques (statistiques) montrent, par exemple, que la baisse de fertilité masculine, la puberté précoce et les seins qui poussent chez des petites filles de 7 ans, ça existe de plus en plus, que l'on constate une augmentation des cancers du sein et de la prostate, on ne peut s'empêcher de penser que le reste est possible.

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Source : anses.fr/index.htm ; anses.fr/Documents/CHIM-Ra-BisphenolA.pdf ; chemicalsubstanceschimiques.gc.ca/challenge-defi/batch-lot-2/bisphenol-a/index-fra.php ; culturesciences.chimie.ens.fr/dossiers-chimie-societe-article-BPA_Levy.html ; efsa.europa.eu/fr/topics/topic/bisphenol.htm ; Viable skin efficiently absorbs and metabolizes bisphenol A. Chemosphere, online : doi:10.1016/j.chemosphere.2010.09.058.