Le baby-blues dépend-il du mode d'accouchement ?

Le baby-blues touche 10 à 20% des jeunes accouchées. En raison de l'impact considérable de cet état dépressif tant sur la mère que sur l'enfant, le dépistage précoce et la prise en charge sont essentiels. Une association entre le risque de souffrir d'une dépression post-natale et le mode d'accouchement avait été suggérée.

Souvent sous estimé, le baby-blues, ou dépression post-natale, est susceptible d'exercer un impact négatif potentiellement très grave sur le développement ultérieur de l'enfant : attachement maternel moins sécurisant, performances intellectuelles diminuées et troubles du comportement.D'où toute l'importance de dépister et traiter rapidement un état dépressif après l'accouchement, mais aussi de pouvoir le prévenir. Dans ce dernier domaine, un travail difficile pouvant aboutir à un accouchement en urgence a été suggéré comme un facteur de risque. Toutefois, cette relation n'a jamais pu être prouvée.

Une équipe de chercheurs britanniques s'est penchée sur cette hypothèse.Cette étude de très grande envergure a porté sur près de 11.000 femmes enceintes. Les conditions de leur accouchement ont été enregistrées. Pour la grande majorité d'entre elles, celui-ci s'est déroulé par voie basse de façon spontanée. D'autres ont eu besoin d'une extraction par forceps ou ventouse, ou encore d'une césarienne programmée ou en urgence. Huit semaines après l'évènement, elles ont répondu à un questionnaire incluant un test de dépistage de dépression post-natale (Test d'Edinburgh).

Aucune influence du mode d'accouchement sur la dépression du post-partum n'a pu être mise en évidence. Les auteurs n'ont pas noté de différence entre les femmes ayant bénéficié d'une césarienne et celles ayant accouché par voie basse de façon programmée. Il en est de même avec une césarienne programmée ou réalisée en urgence. Aucune différence également entre un accouchement par césarienne ou par voie basse et un accouchement avec extraction.

En conclusion, que les femmes se rassurent, une césarienne ou un travail difficile susceptible d'aboutir à une intervention en urgence, n'a pas d'influence sur le risque de dépression post-natale. Et enfin, même les femmes à risque de dépression post-natale peuvent choisir leur mode d'accouchement.

A savoir

Une supplémentation en oméga-3 (acides gras polyinsaturés que l'on trouve essentiellement dans les poissons gras et les huiles végétales) pourrait prévenir certaines complications lors de la grossesse (hypertension, éclampsie), mais également après la grossesse, et en particulier la dépression du post-partum. Selon certaines hypothèses, le baby-blues serait la conséquence d'une déplétion en oméga-3 de la maman, dont les réserves auraient été sacrifiées au profit du développement du système nerveux du foetus.

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Source : Patel R.R. et coll., British Medical Journal, 330 : 879, 2005.