Avez-vous du souffle ?

La respiration est vitale, mais aussi fragile ! Asthme, BPCO, fibrose pulmonaire, autant de pathologies qui laissent le souffle court… Comment les détecter ? Comment protéger ses poumons ? Côté Santé vous souffle les réponses !
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Inspirez, soufflez, inspirez, soufflez…, quoi de plus naturel ? La respiration joue un rôle clé dans l’organisme : elle fournit l'oxygène au sang et expulse du corps les déchets gazeux, principalement le dioxyde de carbone. Et pourtant, plusieurs millions de personnes ont le souffle malade en France. Certaines manifestations respiratoires anormales sonnent l’alerte ! «Vivre essoufflé pour le moindre effort, tousser et cracher tous les matins ne sont pas des signes anodins», affirme le professeur Gérard Huchon, président du Comité National contre les Maladies Respiratoires (CNMR). Au moindre doute, mieux vaut faire contrôler son souffle…


La mesure du souffle !

Afin de dépister une éventuelle anomalie du souffle, on mesure principalement le débit d'air maximal expiré le plus énergiquement possible. C’est le «débit expiratoire de pointe», appelé aussi parfois Peak flow. Ce débit d'air expiré dépend en grande partie du calibre des bronches. «Cet examen peut détecter un asthme silencieux ou une BPCO. Dans ces deux pathologies, le débit expiratoire de pointe diminue. L'importance de la diminution témoigne de la gravité de la maladie respiratoire», explique Gérard Huchon. Cette mesure s’obtient en soufflant par la bouche le plus fort et le plus vite possible dans un petit appareil à embout jetable, trois fois de suite.

L’asthme : obstruction votre honneur !

La France compterait cinq millions d’asthmatiques, dont 10 % à 15 % d'enfants et d'adolescents ! L’asthme se manifeste souvent par crises. Les symptômes mêlent oppression thoracique, toux sèche, respiration sifflante et sensation d’étouffement ! 80 % des crises d’asthmes sont d’origine allergique. Les asthmatiques doivent donc faire un bilan d’allergologie complet pour déterminer, puis éviter si possible, l’allergène incriminé. «L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des bronches. Elles deviennent ainsi hyper-réactives aux allergènes. Lorsque ces derniers pénètrent dans les voies respiratoires, les muscles entourant les bronches se contractent et l’air circule alors difficilement», décrit Yves Rogeaux, pneumologue.

L’asthme de mieux en mieux traité…

L’asthme requiert un traitement de crise afin de stopper rapidement le bronchospasme. «Ce traitement repose sur l’inhalation de bronchodilatateurs bêta2 stimulants (Airomir®, Ventoline®…). En cas de crise sévère, des corticoïdes par voie orale peuvent également être prescrits», commente Gérard Huchon. Afin de diminuer la fréquence et la gravité des crises, un traitement de fond s’impose aussi ! Il comprend principalement des anti-inflammatoires (corticoïdes inhalés…) pour traiter l'inflammation des bronches et les rendre moins réactives aux allergènes. «Bien suivi, le traitement de fond permet aux asthmatiques de mener une vie tout à fait normale», estime Gérard Huchon.


BPCO : le tabac coupable !

La Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive ou BPCO est une inflammation chronique des voies aériennes, causée très majoritairement par le tabac. «Le diamètre des bronches malades est réduit par l’inflammation et l’accumulation du mucus, ce qui limite l’oxygénation. Le premier symptôme de la BPCO est une grande fatigue ainsi qu’une toux persistante», explique Yves Rogeaux. Lorsque la toux survient au moins trois mois de suite dans l’année et deux années consécutives, on parle de bronchite chronique. Le fumeur est essoufflé à l’effort, puis progressivement au repos. Dans ce cas, la bronchite chronique devient obstructive. C’est la BPCO ! Seul l’arrêt du tabac enraye la dégradation des capacités respiratoires.

La BPCO dépistée trop tard !

La BPCO diminue progressivement les capacités respiratoires du malade et donc ses possibilités physiques. Mais cette dégradation passe souvent inaperçue, car le malade s’y adapte. «La réponse logique de tous les malades essoufflés est de diminuer les efforts physiques. Ils arrêtent d’abord le sport, puis diminuent la marche, privilégient l'ascenseur… Cela aboutit finalement à une inactivité physique permanente. Or, ce déconditionnement physique aggrave lui-même l’essoufflement initial lié à la maladie respiratoire. C’est un cercle vicieux !», commente Chantal Raherison, pneumologue à l’Hôpital Haut Lévêque (Pessac). D’où l’importance de faire régulièrement mesurer son souffle en cas de tabagisme, surtout au-delà de 40 ans !

Ce qui abîme le souffle

Outre le tabac, certains environnements professionnels dégradent la respiration. C’est le cas de la farine du boulanger, des persulfates du coiffeur, des désinfectants dans le domaine de la santé (aldéhydes…), ou encore de la poussière de bois. Ces poudres, gaz ou aérosols peuvent provoquer de l’asthme quand ils se retrouvent en concentrations élevées (locaux exigus, mauvaises aération…). Certaines poussières entraînent plutôt une fibrose pulmonaire. «Dans ce cas, l'inflammation est suivie d’une cicatrisation des alvéoles et des tissus interstitiels des poumons, ce qui les rend inaptes à jouer leur rôle dans la respiration. La fibrose pulmonaire peut être déclenchée par l’amiante (asbestose), le charbon (silicose) ou même le foin moisi», affirme Gérard Huchon.

Le sport favorise le souffle…

Outre l’éviction des allergènes et des polluants divers, le sport est essentiel pour améliorer le souffle. «Une activité sportive régulière doit être pratiquée particulièrement durant l’enfance. C’est à cette période que l’individu forge sa capacité respiratoire adulte !», affirme Gérard Huchon. L’activité physique régulière diminue aussi la fréquence et l’intensité des crises d’asthme. «En développant la capacité pulmonaire, le sport diminue le phénomène d’hyperventilation. De plus, l’entraînement physique abaisse l’hyperréactivité bronchique», résume Marcela Sanmiguel, allergologue.

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Source : Côté Santé.