Audition : un quart des 15-19 ans se casque les oreilles

Selon le Baromètre santé 2014 de l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) publié le 19 janvier 2015 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) à l’occasion de la semaine du son, de plus en plus de jeunes s’exposent à des niveaux sonores intenses via l’écoute de musique avec un casque ou des écouteurs. Ils s’exposent ainsi à des troubles auditifs irréversibles et précoces.

Ecoute intensive de musique à niveau sonore élevé : les plus jeunes et les hommes

En 2014, 13% des 15-35 ans ont fréquemment écouté de la musique avec un casque ou des écouteurs à un niveau sonore intensif, contre 4% en 2007, soit un usage multiplié par trois en quelques années. Mais cette habitude est encore plus intense parmi les plus jeunes, avec 25% des 15-19 ans rivés à leur casque une bonne partie de la journée (au moins une heure d’écoute à chaque utilisation, plusieurs fois par semaine, voire tous les jours, à une puissance sonore « forte » ou « très forte »).

Les experts de l’InVS constatent une baisse de la fréquentation des lieux de loisirs à volume sonore élevé (concerts, discothèques, bars…), mais encore 21% des jeunes s’y exposent régulièrement (au moins 10 fois au cours des 12 derniers mois).

Dans les deux cas, cette écoute de musique à niveau sonore très élevé concerne plus souvent les hommes et les habitants des grandes agglomérations.

Capital auditif en danger

Cette habitude est délétère pour l’ouïe des jeunes, avec une baisse précoce du capital audition. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, « les pertes auditives seraient notamment associées à un retard dans les apprentissages chez les enfants, à une mauvaise insertion professionnelle ou encore à un risque de dépression » (1).

Informer les jeunes des conséquences de leur comportement sur l’audition ne suffit pas, puisqu’ils sont 98% à déclarer avoir conscience qu’une exposition excessive aux sons forts entraîne des problèmes auditifs. Ils doivent adopter les bons gestes s’ils veulent continuer à profiter des « évolutions technologiques qui ont généralisé l’accès à la musique (plateformes de téléchargement, lecteurs MP3, smartphones, tablettes), notamment dans les situations de déplacement » :

  • Réduire le volume sonore.
  • Réduire la durée d’écoute.
  • Éviter de cumuler les expositions (écoute au casque, discothèques, concerts…).
  • Utiliser des bouchons d’oreilles lors de loisirs bruyants.
  • S’éloigner des enceintes.

Selon l’OMS, « la moitié des cas de déficience auditive pourraient être évités par la prévention primaire ».

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Source : Léon C, David F, du Roscoät E. Écoute de musique amplifiée, analyse des comportements chez les 15-35 ans : résultats du Baromètre santé 2014. Bull Epidémiol Hebd. 2016;(2-3):34-40. http://www.invs.sante.fr/beh/2016/2-3/2016_2-3_3.html.
(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Évaluation des impacts sanitaires extra-auditifs du bruit environnemental. Avis de l’Anses. Rapport d’expertise collective. Maisons-Alfort: Anses; 2013. 313 p. https://www.anses.fr/fr/content/lanses-recommande-une-meilleure-prise-en-compte-de-lensemble-des-effets-sanitaires-du-bruit.