Audition : il n’y a pas que les oreilles qui souffrent de la pollution sonore
Sommaire

Fatigue, troubles du sommeil… le bruit et sa kyrielle d’effets nocifs

Les conséquences "extra-auditives" psycho-sociales du bruit ambiant sont multiples. Pour 89% des personnes*, les difficultés d’audition impactent la vie sociale. Un Français sur deux est gêné par le bruit la journée et une personne sur cinq pendant la nuit*. Neuf personnes sur dix se disent exposées tous les jours à un bruit excessif **. Entre 70 et 100dB, les répercussions sur l’être humain existent aussi, le bruit devient fatiguant (70-80dB) puis franchement pénible (90-100dB). Dans l’enquête JNA 2016, 53% des personnes estiment que le bruit crée des maux de tête, 49% qu’il génère souvent de l’anxiété.

Lorsque le son devient bruit, la santé globale de l’individu est en danger (1) :

  • Fatigue.
  • Nervosité et irritabilité.
  • Stress et anxiété.
  • Troubles du sommeil (sommeil fractionné donc moins récupérateur).
  • Troubles de la concentration et de la mémoire ; perte de vigilance et difficultés scolaires chez l’enfant.
  • Troubles cardiovasculaires (augmentation d’une hypertension artérielle existante ; risque de maladie coronarienne).

Les conséquences sur la sphère digestive, les dérèglements endocriniens (obésité) et du système immunitaire sont difficiles à mettre en évidence.

10 commandements contre l’omniprésence sonore

L’omniprésence sonore est ancrée dans les habitudes de vie de l’Homme moderne, au point que les jeunes indiquent même que le bruit est un élément rassurant et que son absence les inquiète ! *

Dr Bouccara : « Il existe peu de possibilités de limiter le bruit lié aux avions, aux transports etc. en dehors de la protection individuelle. Celle- ci peut être améliorée par le port de protections sonores. Préserver l’audition est un problème s’intègre tout à fait dans le cadre des préoccupations des pouvoirs publics vis à vis des effets de l’environnement sur la santé. L’exposition sonore est devenue ces dernières années une préoccupation des urbanistes (murs anti-bruit) et des architectes (agencement des bâtiments et pièces, structures et circulation de l’air, qualité phonique des parois séparatives etc. autre) ».

10 conseils pour préserver son audition au quotidien * :

  • Il existe un grand nombre de bouchons d’oreilles (en mousse, à usage unique, réutilisables, sur-mesure, en silicone munis de filtres divers). A porter en cas de volume sonore élevé et pendant le sommeil si l’environnement sonore dépasse les 30 dB. Un tiers des moins de 35 ans pense à porter des protecteurs contre le bruit (enquête JNA 2016).

  • Veiller au volume et à la durée d’écoute des MP3. La durée d’écoute à ne pas dépasser est de 1h par jour à moitié du volume maximum.

  • Prévoir des pauses auditives comme changer de style musical à faible volume, marcher dans un parc en se concentrant sur les chants des oiseaux, le bruit de l’eau qui coule. A noter, ces pauses auditives, hors du bruit sont citées par 62% des personnes interrogées dans l’enquête JNA 2016.

  • Eviter de pousser le son de l’autoradio pour "décompresser", votre audition vous remerciera. La prise de conscience est bien là : 85% des sondés estiment que stopper l’agression du bruit consiste à limiter le volume d’écoute de la musique**.

  • En concert, porter des protections auditives en mousse ou des silicones à filtre. Fuir la proximité des baffles. Attention, la consommation d’alcool et d’autres substances nocives modifient les perceptions dont celles liées à la pression acoustique.

  • Ne pas hésiter à quitter les lieux publics qui imposent une exposition sonore trop élevée (cinémas, magasins, bars). Pour attirer le chaland, certaines poussent le volume avec une ambiance sonore élevée et composée de basses. La législation a mis le holà : pas plus de 80 dB sur 8 heures. Certains y échappent (ceux diffusant régulièrement de la musique amplifiée) et obtiennent des dérogations pour monter le son à 94 dB. Neuf personnes sur dix ont des difficultés pour suivre les conversations dans les restaurants, cafés et bars et dans les Transports Publics**.

  • Intégrer le bilan régulier de son audition dans son suivi santé, à partir de 50 ans, ce d’autant que l’on a présenté des affections de l’oreille où qu’il existe des atteintes auditives familiales.

  • Télécharger une application sonomètre pour se rendre compte du volume sonore du lieu. Attention, cela reste des valeurs indicatives.

  • Protéger l’audition des bébés et des jeunes enfants en les équipant de protections ou en les faisant garder. Ils n’ont rien à faire dans un environnement bruyant !

  • Prendre en compte tout symptôme auditif persistant : bourdonnements d’oreille, sifflements, oreilles bouchées…car ils peuvent déjà signifier une perte de l’audition.

Pour en savoir plus : www.journee-audition.org

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Source : D’après un entretien avec le Dr Didier Bouccara, médecin ORL, Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière (Paris) et la documentation fournie par les JNA www.journee-audition.org
*Sondages JNA ISPOS 2011-2012-2015
**Enquête JNA 2016
(1) Lancet 2014 April 12; 383(9925): 1325–1332