L’asthme : le point de vue du pneumologue
Sommaire

Quelles sont les avancées médicales qui se dessinent aujourd’hui autour de l’asthme ?

Les avancées médicales portent essentiellement sur les traitements puisque le diagnostic de l’asthme est dans la grande majorité des cas très simple. On dispose aujourd’hui pour la plupart des asthmatiques de médicaments très efficaces. Il suffit qu’ils soient bien pris, c’est-à-dire que l’observance dont on vient de parler soit bonne. Mais il faut également acquérir une bonne technique de prise du médicament puisque le plus souvent il est pris par voie inhalée, nécessitant l’utilisation d’un appareil (inhalateur).

Néanmoins, il reste un petit pourcentage d’asthmatiques chez qui, même bien pris, le traitement traditionnel ne permet pas de contrôler la maladie. Que faire dans ces cas ? Avant tout, une démarche pour mieux comprendre ce qui s’oppose au bon contrôle de la maladie : il faut vérifier l’absence de facteurs associés (infections dentaires ou ORL, reflux gastro-œsophagien, prise de poids…) ou déclenchant de la maladie (exposition au tabac, facteurs environnementaux, professionnels…), vérifier que la maladie est bien un asthme et non d’une autre maladie respiratoire.

Dans les cas restant mal contrôlés, on peut recourir à des centres experts.

Des médicaments spécifiques sont actuellement en développement, comme des anticytokines, certains médicaments spécifiques sont déjà utilisés depuis plusieurs années comme des traitements anti-IgE.

La thermoplastie endo bronchique est une technique, réservée à des cas très particuliers. Elle consiste à brûler via des microondes les fibres musculaires épaissies qui rétrécissent les bronches de l’asthmatique. On améliore ainsi le calibre des bronches rétrécies.

Après les traitements du futur, petit rappel sur les traitements actuels

Les traitements traditionnels reposent sur deux grandes classes thérapeutiques, le plus souvent utilisés par voie locale (c’est-à-dire en inhalation) pour limiter les effets secondaires généraux.

  • Les bronchodilatateurs :

- d’action rapide et courte, ils représentent le traitement de base de la crise (exemple le Salbutamol) ;

- d’action prolongée, ils permettent en une ou deux prises quotidiennes de limiter le spasme bronchique (Formotérol, Salmétérol, anticholergiques).

  • Les anti inflammatoires :

Les anti inflammatoires inhalés à prendre tous les jours sont à base de corticoïdes, mais à faibles doses car ce sont des molécules extrêmement puissantes.

Dans cette classe, nous disposons de médicaments par voie orale d’action ciblée, comme les antileucotriènes. Ils peuvent être un traitement de l’asthme allergique ou de certaines rhinites (« rhume des foins »), et sont volontiers utilisés chez l’enfant, car simple à prendre et pratiquement dénués d’effets secondaires.

Dans certains cas, on peut recourir à la désensibilisation, surtout intéressante lorsque que le nombre d’allergènes qui entraînent l’asthme est limité, et chez des asthmatiques stabilisés.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Source : Dr Gilles Jébrak, pneumologue à l’hôpital Bichat Claude Bernard à Paris