L'aspirine : le médicament préféré des sportifs

Dans les milieux sportifs, l'aspirine sert souvent à combattre les douleurs musculaires ou à fluidifier le sang dans l'espoir d'une amélioration de la performance. Analyse d'un phénomène.

Il y a peu de médicaments qui, comme l'aspirine, font l'objet de tant d'indications. On la retrouve en effet dans les traitements de la migraine, de l'arthrite, de la grippe, de la gueule de bois, etc. Classiquement, on lui reconnaît quatre actions distinctes. D'abord, elle est antalgique, c'est-à-dire qu'elle atténue la sensation de douleur. Elle est aussi antipyrétique, car elle fait tomber la fièvre. Elle est anti-inflammatoire, c'est son indication la plus ancienne.

Enfin, elle est anti-agrégante, ce qui signifie qu'elle empêche les plaquettes sanguines de se fixer aux parois délabrées des artères et permet d'éviter ainsi la formation des caillots à l'origine de thromboses. Depuis qu'on lui a découvert cette qualité il y a une quinzaine d'années, on l'utilise en traitement préventif des maladies cardiovasculaires.

Les personnes dites "à risque" suivent de plus en plus souvent des traitements au long cours à base d'aspirine et cela explique notamment pourquoi les courbes de ventes continuent d'augmenter malgré l'ancienneté du produit.

Et les sportifs ?

Dans le sport, le médicament jouit également d'a priori plutôt favorables. Rappelons que celui-ci ne figure pas sur la liste des substances interdites. D'après les témoignages, son usage serait même assez répandu lorsqu'il s'agit de soulager des maux aussi divers que les courbatures, les coups de soleil, les douleurs articulaires, les tendinites, etc.

Certains soutiennent même qu'elle améliore leurs performances, au motif notamment qu'elle fait baisser le thermostat central de l'organisme. Malheureusement pour eux, cette explication ne résiste pas à l'analyse scientifique, son action contre la fièvre ne s'exerçant que dans le cadre d'une maladie. Mais cela n'empêche pas le milieu sportif de continuer à colporter cette croyance.

Les sportifs devront néanmoins se montrer vigilants. Lorsqu'il fait très chaud, l'aspirine pourrait effectivement perturber l'homéothermie et favoriser la déshydratation. Le réflexe qui consiste à gommer les petites douleurs par une prise d'aspirine comporte aussi un risque important d'aggravation. On ne compte plus le nombre de lésions bénignes devenues invalidantes simplement parce qu'on tardait à leur porter attention.

Enfin, pas question de prendre de l'aspirine dans des disciplines où l'on court des risques de traumatismes. À dose thérapeutique, elle allonge en effet les temps de saignement et pourrait compliquer l'administration de soins en cas d'accident.

En résumé, il en va de l'aspirine comme des autres médicaments. Il faut éviter d'en consommer dans un but de confort ou de performance.

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