Arrêt du tabac : toute la vérité, rien que la vérité !

Arrêt du tabac : toute la vérité, rien que la vérité !

1) On peut devenir dépendant aux substituts nicotiniques !

  • Vrai et faux !

La dépendance à la nicotine dépend principalement de sa vitesse d'absorption et de diffusion au niveau du cerveau. Un patch ou même une gomme n'entraîne pas des « shoots » de nicotine comme c'est le cas d'une bouffée de cigarette. Et si c'était vrai, il y aurait de la contrebande de patch ! On peut également ajouter que les substituts nicotiniques ne sont pas toxiques. Seule la nicotine délivrée par la combustion du tabac est nocive.

Cependant, une minorité de gens ont du mal à se passer des formes orales de nicotine, une fois leur sevrage tabagique obtenu. Ce qui compte c’est de rester plus d’un an sans tabac, puis de voir comment réduire et arrêter les gommes ou les pastilles. Heureusement, dans la plupart des cas, cela se passe tout seul.

 

2) Au-delà d'un certain âge, il est inutile d'arrêter de fumer.

  • Faux.

A tout âge, l'arrêt du tabac est bénéfique car certains risques pour la santé diminuent rapidement.

La mortalité toutes causes confondues est deux fois plus importante chez les fumeurs de longue durée comparativement aux non-fumeurs. La moitié des fumeurs ayant un long passé tabagique meurent d'une maladie liée au tabac.

Les durées d'hospitalisation des fumeurs en soins intensifs sont plus longues également. Après une intervention chirurgicale, les complications sont plus fréquentes chez les fumeurs et la cicatrisation est moins bonne.

3) Il est dangereux de fumer avec un patch.

  • Faux.

Si vous pensiez au risque de crise cardiaque, cette rumeur est entièrement fausse. Pour preuve, les patchs sont conseillés aux cardiaques.

Deux cas de figures peuvent être décrits :

  • L'abstinent qui craque et décide de faire un écart de conduite : ne surtout pas enlever le patch en se disant que c'est foutu, que vous n'y arriverez jamais. Au contraire, ce n'est pas un laisser-aller temporaire qui va remettre en cause tous vos efforts. Ne vous autorisez pas d'autre cigarette et le fait de laisser votre patch en place vous y aidera ;
  • Le gros fumeur qui souhaite réduire sa consommation ou qui cumule les tentatives d'arrêt : les substituts nicotiniques peuvent aider efficacement un fumeur à réduire sa consommation et apporter une aide à l'arrêt total.

A noter, la même question existe avec les cigarettes électronique et la réponse est toujours non : la e-cigarette n’augmente pas le risque du fumeur.

4) Le patch 16 heures est moins efficace que le patch 24 heures.

  • Faux.

C'est un faux débat.

La sensation de manque apparaît lorsque la quantité de nicotine présente dans le sang tombe en dessous d'un certain seuil. Si la dépendance est importante, cela se produit le matin au réveil. Il est alors nécessaire de garder le patch durant la nuit. En revanche, si la dépendance est moindre, il est préférable d'ôter le patch avant de se coucher afin d'éviter des troubles du sommeil.

5) On peut réduire sa consommation de tabac sans arrêter immédiatement de fumer avec des substituts nicotiniques.

  • Vrai.

Il s'agit d'une des indications des substituts nicotiniques.

Si une grande majorité des fumeurs veulent arrêter de fumer, 70 % ne se sentent pas encore prêts pour le grand saut. En revanche, ils veulent diminuer leur risque personnel sans attendre. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il vaut mieux envisager l'arrêt dans l'année. Et c'est ce qui se passe, les études montrant que ceux qui se lancent dans des programmes de réduction du tabac sont plus nombreux à arrêter de fumer dans les deux ans.

6) Le gain de poids moyen à l'arrêt du tabac est de 3 kg.

  • Vrai.

Le gain de poids moyen des personnes ayant cessé de fumer est de 2 à 4 kg.

Les fumeurs sont en sous-poids. A l'arrêt, la tendance naturelle de l'organisme est de rattraper le poids que la personne aurait dû normalement avoir si elle n'avait jamais fumé. Toutefois, la prise pondérale à l'arrêt n'est pas systématique : près de 30 % des anciens fumeurs ne prennent pas un gramme. La meilleure façon de prévenir la prise de poids des sujets à risque est de diminuer la prise calorique et d'augmenter les dépenses physiques. Autre aide à ne pas négliger : les substituts nicotiniques, connus pour diminuer la prise pondérale, et surtout les gommes, très utiles en cas de pulsion.

7) Les substituts nicotiniques sont interdits chez les femmes enceintes.

  • Faux.

25 % des fumeuses maintiennent leur tabagisme durant la grossesse.

Même si elles sont conscientes du danger de leur tabagisme, l'objectif est « tabac = 0 ». Tout doit donc être mis en œuvre pour les aider. Si l'approche comportementale et cognitive se révèle insuffisante, les substituts nicotiniques peuvent être employés (gomme, patch, comprimé). Seul impératif, retirer le patch la nuit. Autre solution à tester, la cigarette électronique, incomparablement moins dangereuse que la cigarette, mais dont l’innocuité totale n’a pas encore été démontrée.

A savoir :

Lors de l'allaitement, la nicotine des substituts passe dans le lait maternel. Toutefois, ce phénomène semble acceptable, comparé aux multiples bénéfices de l'allaitement (attachement maternel, protection infectieuse, etc.).

8) Si on ne fume que dix années en étant jeune, c'est sans conséquence.

  • Faux.

La conséquence la plus lourde et la moins connue est l'atteinte du cerveau des adolescents.

Celui-ci, en pleine évolution, est très fragile. Les conséquences ? Les adolescents qui fument plus d'un paquet par jour présentent des risques psychiques beaucoup plus élevés, avec un risque très accru de souffrir d'attaques de panique, d'anxiété généralisée et d'agoraphobie. Le cancer n'est pas en manque. Les jeunes filles qui fument avant leur première grossesse voient leur risque de cancer du sein multiplié par 7. Et les artères ? Tabac plus pilule multiplient par 40 le risque de faire une attaque cérébrale ou un infarctus avant 35 ans.

9) Le tabagisme passif, c'est une rumeur, cela ne tue pas.

  • Faux.

Les non-fumeurs représentent 10 % des victimes du cancer du poumon et l'exposition au tabagisme passif augmente le risque de ce type de cancer de 30 %. Mais il n'y a pas que le poumon. Le cancer du col de l'utérus est lui aussi fortement augmenté chez les victimes du tabagisme passif.

10) Les cigarettes light sont moins nocives pour la santé.

  • Faux.

Comme le souligne le Dr Béatrice Le Maître, « Idée marketing géniale, la cigarette light est une tromperie organisée par l'industrie du tabac ». Certes, elle contient moins de tabac, mais pas moins de nicotine. Et si nécessaire, les industriels en rajoutent même parfois afin que le consommateur y trouve ce qu'il cherche. En revanche, il est vrai qu'elles sont équipées d'un filtre très ventilé, destiné à diluer la fumée et à diminuer, en théorie, les teneurs en goudron et en nicotine lors de l'inhalation. Mais dans la réalité, le fumeur compense en tirant plus intensément sur la cigarette et en bouchant les trous du filtre avec ses doigts. Un fumeur de light, qui prend occasionnellement une cigarette normale, la trouvera très forte et pensera qu'elle est davantage dosée. C'est tout simplement que l'industrie du tabac a plus d'un tour dans son sac. Elle utilise des arômes capables d'adoucir la fumée, faisant alors penser, à tort, que ces cigarettes sont moins dangereuses.

11) La cigarette électronique représente une méthode d’arrêt très efficace.

  • Vrai.

Même si le débat est particulièrement animé autour de l’innocuité de la cigarette électronique, elle est sans commune mesure moins dangereuse que le tabac et représente a priori une méthode d’arrêt très efficace : son usage augmente nettement les chances de réussir son sevrage (Circulation, University College of London, 2014) et selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), elle est à l’origine d’un recul historique du tabagisme en France…

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.