Alzheimer : des tests de dépistage

La maladie d'Alzheimer est une pathologie qui progresse silencieusement durant plus d'une vingtaine d'années avant qu'apparaissent les symptômes. Afin d'établir le diagnostic avant le stade de démence, une série de tests vient d'être mise au point.

Dans la grande majorité des cas, le diagnostic de maladie d'Alzheimer est posé bien trop tardivement, lorsque les symptômes spécifiques apparaissent et que le patient est déjà en perte d'autonomie. Sachant que cette pathologie se caractérise par des lésions qui s'installent insidieusement à partir de l'âge de 30-40 ans et qui ne s'exprimeront que 25 à 30 ans plus tard, il est intéressant de rechercher des moyens de dépistage précoce, d'autant plus que la fréquence de cette maladie va considérablement s'accroître avec le vieillissement de la population.

L'idée du Pr Bruno Dubois (INSERM U610, hôpital de la Salpêtrière), en collaboration avec un chercheur américain, a été de regrouper une batterie de tests permettant de détecter avant le stade de démence toutes anomalies de la fonction mnésique. En effet, durant toutes les années de progression de la maladie, le cerveau est capable de compenser les lésions par de nouvelles connexions. Et c'est lorsque que ces capacités de compensation sont épuisées que les symptômes mnésiques font leur apparition. En utilisant les connaissances fines du fonctionnement cérébral et particulièrement des zones impliquées dans la mémoire, de telles modifications devraient pouvoir être détectées. C'est ainsi que plusieurs critères ont été retenus : la neurophysiologie, des tests de mémoire récents, la neuro-imagerie et des marqueurs biologiques.

Les tests de mémoire explorent les trois stades du processus de mémorisation les plus vulnérables, que sont l'enregistrement de l'information, son stockage et sa restitution. La neuro-imagerie (IRM) évalue le degré d'atteinte des structures impliquées dans les fonctions mnésiques (l'hippocampe), tandis que les marqueurs biologiques mesurent les variations des neurotransmetteurs. Le croisement des résultats de ces tests, même s'ils ne sont pas fiables à 100%, permet de détecter la maladie à un stade précoce.

Présageons que cette avancée contribuera à une meilleure prise en charge de cette maladie.

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Source : The Lancet, vol 3, 2004.