Alerte à la syphilis : un fléau retrouvé ?

De nombreux hôpitaux et dispensaires antivénériens signalent une résurgence de syphilis. Plusieurs dizaines de cas viennent d'être recensés, particulièrement dans la population homosexuelle. La France n'a pas subi une telle épidémie depuis plusieurs décennies ! L'institut de Veille Sanitaire (InVS) organise une surveillance étroite de cette maladie qui avait quasiment disparu, et qui de ce fait est totalement inconnue des jeunes générations.
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Une épidémie plus qu'inquiétante face à un diagnostic oublié

Dans les siècles passés, la syphilis (autrefois appelée vérole), maladie infectieuse sexuellement transmissible, a fait des ravages. Alors qu'on croyait pouvoir l'oublier, des dizaines de cas ont été signalés au cours de ces dix derniers mois. Devant cette réapparition particulièrement inquiétante, l'alerte à la syphilis vient d'être donnée.Les médecins généralistes ont rapidement été informés, car n'ayant plus vu de tels symptômes depuis des années, il est facile de passer à côté du diagnostic. En effet, dans plusieurs cas, la syphilis a été confondue avec une allergie alimentaire, tant les signes de cette infection sont désormais oubliés des médecins généralistes.

Une infection à étapes multiples

Cette maladie qui est due à une bactérie (le tréponème) évolue en plusieurs stades. La syphilis primaire se manifeste par le chancre, lésion ulcéreuse qui apparaît trois semaines après l'infection. Indolore, de petite taille et de localisation discrète (le plus souvent dans la région génitale), elle peut facilement passer inaperçue, alors qu'elle est particulièrement contagieuse.Deux à quatre mois tard, le deuxième stade se caractérise principalement par des éruptions cutanées relativement atypiques. Après une période de latence qui peut durer de nombreuses années, l'atteinte tertiaire correspond à une manifestation viscérale avec paralysie générale, troubles du comportement, lésions cardiaques, etc. Aujourd'hui, la syphilis se traite efficacement par des antibiotiques, encore faut-il la diagnostiquer à temps (avant la phase tertiaire, plus grave, plus difficile à diagnostiquer et à traiter) !

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Source : Le Figaro, jeudi 21 décembre 2000.