L’alcool réduit la substance grise des ados

L’adolescence est une période encore fragile pour le développent cérébral. La consommation excessive d’alcool exerce un impact négatif réel, mais encore mal appréhendé. Des chercheurs confirment que l’alcoolisation  chronique chez les jeunes entraîne une altération du volume cérébral pouvant se répercuter sur leurs capacités cognitives.

A l’adolescence, l’alcool diminue le volume cérébral

Au cours de cette expérimentation, 135 ados de 12 à 24 ans, dont 75 buveurs excessifs, ont régulièrement passé une IRM cérébrale (2 à 6 fois durant une période de huit ans de suivi). Résultat, les ados qui consomment régulièrement beaucoup d’alcool présentent un volume de substance grise plus bas que les abstinents ou les buveurs légers. Cette réduction est rapide, identique quel que soit le sexe et touche essentiellement le cortex latero-frontal et temporal. Les chercheurs observent également une réduction de la substance blanche du corps calleux et du pont. À noter que de telles altérations cérébrales ont déjà été identifiées chez des jeunes consommant du cannabis ou d’autres drogues.

L’alcool perturbe le développement cérébral des ados

Ces observations corroborent un trouble du développement et de la maturation chez les ados qui abusent de l’alcool, avec de logiques conséquences sur leurs capacités cognitives et motrices, notamment sur leurs performances intellectuelles.

L’alcoolisation est très fréquente chez les jeunes : selon le dernier Baromètre Santé de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes 2014), 46% des 12-18 ans ont déjà connu une ivresse dans l’année écoulée, et 29% au moins trois fois, avec une nette progression chez les jeunes femmes. Les actions de prévention doivent se poursuivre intensément pour protéger l’avenir des nouvelles générations.

À noter que la mode de binge drinking (boire de grandes quantités d’alcool dans un laps de temps très court) inquiète aussi sérieusement les autorités de santé, une pratique qui, elle aussi, aurait des effets dévastateurs sur le cerveau en développement des ados.

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Source : Squeglia LM et coll., Brain development in heavy-drinking adolescents. Am J Psychiatry, 2015 Jun;172(6):531-42, doi: 10.1176/appi.ajp.2015.14101249.