Ados : ils boivent trop !

Nous, les adultes, buvons moins, 10 litres d'alcool pur par an et par habitant, contre 17,7 litres en 1961. Mais nos jeunes ont pris la relève. Ils s’alcoolisent de plus en plus tôt, moins régulièrement, mais dans des quantités plus importantes. S’il rentre complètement saoul, faut-il pour autant paniquer ?
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C’est dans notre culture et l’on en est fier, la France, c’est le pays du vin. Pas un événement, une fête, une rencontre, une visite sans boire un verre ! La découverte de l’alcool se fait à la maison, d’une façon «encadrée» puisque 70 % des jeunes déclarent en consommer en famille à 13/14 ans. Certains y ont même goûté dès leur baptême avec une goutte de Champagne sur les lèvres. Une grave erreur selon une partie du corps médical. Pourtant, une découverte gourmande à l’adolescence avec les parents, assortie d’une mise en garde intelligente contre les conséquences des abus, ne serait-elle pas plus efficace qu’une interdiction qu’ils n’auraient de cesse de transgresser ?

Ce qui les pousse à boire

L’adolescence, c’est le passage obligé par l’originalité et la transgression. L’alcool et les stupéfiants sont suffisamment banalisés pour ne pas être inquiétants. Si nos ados sont majoritairement tout à fait au courant des risques qu’ils prennent avec une surconsommation, c’est exactement ce qu’ils cherchent. Les conséquences fâcheuses, c’est pour les autres puisqu’ils se sentent invulnérables ! Alors, à la recherche de sensations et de nouveautés, ils sont impatients de savoir comment leur corps va réagir : Justine 16 ans sait qu’elle exagère quand elle sort avec les copains mais dit-elle, «c’est pour se lâcher, pour pouvoir dire ce qu’on a sur le cœur sans se poser de question, montrer nos sentiments, ne plus se sentir jugée. Ça ne fait pas de mal, et nous permet d’oublier tout ce qui nous tracasse, surtout pour nous les filles qui nous prenons la tête pour un rien.»

Les modes de consommation

Plus on grandit, moins on consomme en famille et plus on consomme chez des amis ou au café. À 19/20 ans, les trois-quarts des jeunes boivent plutôt hors de leur domicile, le week-end et le soir. Le goût de l’alcool, en fait, ils n’aiment pas trop ça : ce qu’ils cherchent, c’est son effet. Ils pratiquent le Binge Drinking (littéralement excès de boisson) qui consiste à boire «cul sec» un maximum de verre d’alcool en un minimum de temps. Résultat assuré pour être désinhibé en un rien de temps si l’on passe à travers des vomissements et que l’on évite le coma éthylique ! Le vin, ce n’est pas leur truc : trop cher et pas assez efficace pour avoir rapidement des sensations fortes. La bière est trop soft, leur alcool de prédilection est la Vodka, efficace et moins chère que le Whisky dont on atténue le goût avec du Coca. Les plus jeunes, qui détestent l’amertume de l’alcool, fonctionnent aux Premix, ces boissons qui se présentent comme des sodas «corsés» ou «branchés». Malgré leur emballage qui ne les distingue pas des boissons sans alcool, il y est bien présent. Son goût est couvert par le sucre de la boisson.

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Source : Côté santé